[BG Mackiavel] L'Ombre Ecarlate
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[BG Mackiavel] L'Ombre Ecarlate
Partie I
- Spoiler:
- La pâle lumière diffusée par la bougie éclairait à peine le bureau, suffisamment néanmoins pour qu’il puisse écrire convenablement. Le crissement de la plume sur le papier sec l’accompagnait depuis les premières heures de la nuit, mais il ne ressentait nulle fatigue, appliquait comme il l’était sur la tâche à laquelle il s’était résigné. Une multitude de feuilles traînait sur la table, noires d’encre et remplies d’une foule de notes et d’indications :
Jadie Faldren. Croisée, brutale et violente. Bras-droit du Baron, dirige les opérations de grande envergure. Lieu de naissance inconnu, âgée de 25 ans. Ambassadrice de la Croisade Ecarlate. Se méfier.
Myse Al’Erid. Aucune information intéressante. Ancien serviteur d’Arthas. Dangereux et fouineur, Confrères méfiants à son égard. A surveiller.
Gigoden Flynt. Démoniste, membre de l’Agneau Assassiné, arrogant. 25 ans. A enfermer.
Chromatine Folleflamme. Démoniste , fou à lié, Gnome tordu et imprévisible. A emprisonner.
Artus Frozenstream. Mage de givre. Peureux, souffre douleur de ses supérieurs, peu à l’aise avec le feu. A protéger.
Et cela continuait, il avait rédigé une fiche pour chacun des membres de la Part des Anges, soucieux de posséder toutes les informations sur ses « Confrères ». Cela allait à l’encontre du devoir de réserve et de loyauté envers le Baron et sa communauté mais Mackiavel Stark n’en avait cure. Sa fidélité allait avant tout à N puis à l’or et, peut-être, à Bofur Burlockson. Il devait admettre qu’il ne comprenait pas comment ce nain avait réussi à attiré à lui des êtres aussi contradictoires les uns que les autres, ni comment cette bande avait pu seulement survivre si longtemps sans que les membres n’en viennent à s’entretuer. Certes, il y avait déjà eu des trahisons, mais si peu que cela en était presque triste. Dirigé d’une main de fer par un personnage charismatique et intransigeant ainsi qu’une Paladin stricte et radicale, cette compagnie comptait dans ses rangs d’étonnants criminels. La dernière fiche qu’il était en train de rédiger, la plus longue, concernait l’homme avait qui il avait le plus de contacts au sein de la guilde :
Aarseth Laëron. Worgen, originaire de Gilnéas, 25 ans, guerrier, hargneux et paria, exilé des capitales de l’Alliance. Peu à l’aise avec les affaires, préfère la mêlée, travailleur acharné, trop tendre avec ses subordonnés. Ancien soldat royal de Grisetête, nièce à l’orphelinat de Hurlevent, recherché, buveur notoire, n’a pas hésité à mentir à ses supérieurs pour protéger ses subordonnés, famille de criminels, parle beaucoup quand il a bu. A conserver.
Mackiavel passa une main dans sa longue chevelure noire avant de finalement poser définitivement sa plume. Voilà des jours qu’il résidait dans la boutique de la Confrérie, au Nid-de-l’Aigle, et il avait hâte de quitter la compagnie des Nains du coin. Vu les piètres compétences d’Aarseth en matière de finances et d’économie de marché, il avait été convenu que ce serait lui qui se chargerait de marchander les alcools avec les divers commerçants des Royaume de l’Est. Tandis que son compère dérobait tout ce qui se buvait dans les alentours et le lui rapportait, lui s’occupait d’amasser le maximum de bénéfices pour la Confrérie. Et pour lui-même, bien entendu.
Depuis son entrée dans les rangs du Baron, il devait admettre que son travail méticuleux de financier lui permettait de récolter quelques fortunes, de ci, de là, surtout qu’Aarseth n’hésitait pas à lui laisser sa part par moment. Visiblement, l’or n’était plus la première préoccupation du Worgen. Une aubaine pour lui, le voleur pauvre et miséreux, qui réussissait enfin à s’élever. Il ne lui restait plus que quelques bourses à dérober pour enfin sauver ses parents de la dette qui menace leur vie depuis des années. Après cela, il pourra toujours marchander, tuer pour de l’or, il fera en sorte de ne jamais manquer de rien…
Le jeune homme se souvenait pertinemment de tous ces jours de misère, dans la Marche de l’Ouest, où il avait été forcé de voler tout ce qui se passait pour au moins manger autre chose que de maigres volailles et des haricots immondes. Toujours sale et vêtus de haillons, il avait tant déambulé dans les fermes et les tours que chacun de ses passages était signe de larcins, jusqu’à ce que sa route croise celle de N.
~¤~
Quelques années auparavant.
La bourse était à quelques mètres de lui, remplie d’or, il le sentait d’ici. Un pactole formidable pour un gamin de douze ans. Un clin d’œil vers une haute silhouette lui confirma que l’heureux propriétaire de ce trésor ne se souciait pas du haut risque de se voir alléger de cet or, aussi le jeune garçon en profita-t-il pour tenter de saisir le pactole. En quelques mois, il était devenu un fin pickpocket, capable de dérober n’importe quel objet sans que l’on soupçonne cette frimousse surmontée d’une tignasse noire. Ses doigts filèrent vers le paquet, effleurèrent la toile du sac…
Il faillit réussir.
Faillit seulement.
Une poigne d’acier se referma sur son poignet, le tordant avec une violence inouïe. Frappé par la douleur, l’adolescent poussa un gémissement et tomba à genoux. Les yeux remplis de larmes, il sentit un souffle rauque effleuré ses cheveux, l’obligeant à lever la tête vers celui qu’il avait tenté de voler. La première chose qu’il vît fut un sourire torve, complétant un visage couturé de cicatrices et de tatouages, un regard assassin que tentait de dissimuler une crinière indisciplinée de cheveux bruns. Paralysé par la peur et la douleur, le jeune garçon chercha des yeux un moyen de se dégager mais à peine cette pensée se forma-t-elle dans cet esprit qu’un coutelas tranchant se posa sur sa gorge.
« Tu croyais que je ne t’avais pas vu peut-être ? »
L’haleine fétide emplit les narines du garçon mais la pression du métal froid sur sa peau lui interdisait tout mouvement, même infime, qui aurait laisser entendre qu’il essayait de s’échapper. Braquant ses yeux gris dans ceux de son agresseur, le jeune voleur ouvrit la bouche pour parler :
« S’il vous plaît, Monsieur, je… je voulais juste aider mes parents ! Ils… ils sont pauvres… et… »
« Et tu t’aies dit que dérober l’or des honnêtes gens était un moyen logique pour permettre à tes parents de sortir de la misère ? »
Le ton de l’homme était aussi tranchant de sa lame et le garçon ne douta pas un seul instant que le moindre geste signerait son arrêt de mort.
« Depuis combien temps vole-tu ? »
« C’est… c’est la première fois ! Je vous le jure ! »
« Menteur. »
La pression sur son poignet s’accentua, lui tirant un léger cri. L’homme attira son visage tout près du sien, les yeux étincelants de cruauté.
« Tu pense vraiment que prendre ce que tu crois te revenir, quitte à blesser les gens, est une attitude louable ? Une attitude qui te permettra de rouler sur l’or, quitte à plonger les autres dans la misère ? »
« Euh… Non ? »
« Et bien tu as tort. »
« Je… Quoi ? »
« La vie nous offre des milliers d’opportunités que seuls les idiots ignorent. Il faut saisir chacune d’entre elles et l’exploiter au maximum, quel qu’en soit le risque et c’est ce que tu as fait en cherchant à me dérober cette bourse. Que j’ai moi-même volé, d’ailleurs. »
Le jeune garçon écarquilla les yeux de stupeur devant l’immense sourire qui avait remplacé le rictus cruel et il s’interrogea une demi-seconde sur la santé mentale de l’homme qu’il avait tenté de flouer. Ce dernier abordait à présente une mine joviale et avait relâché son poignet endolori avant de lui passer un bras autour des épaules.
« Alors gamin, où ils crèchent tes parents ? »
« Ca vous regarde pas ! »
Mackiavel s’était brusquement dégagé, sans songer qu’il était encore sous la menace de cet homme il n’y a pas moins d’une minute, mais il connaissait suffisamment la situation de ses géniteurs pour savoir que ramener un étranger – qui plus est, un étranger dangereux – à la maison était la dernière des stupidités. Le curieux personnage éclata de rire, dévoilant des dents étonnamment blanches au vu de son haleine.
« Tu es prudent, c’est un bon point. Mais je ne suis pas là pour égorger ton père et violer ta pauvre mère ! Et puis, vu ta tête gamin, ce serait plutôt elle qui me ferait des avances ! »
~¤~
« Mais pourquoi voulez-vous emmener notre fils ? »
« C’est bien simple. Votre gamin, là, il n’est pas fait pour vivre dans votre misère et les enfants ne sont pas là pour payer les dettes de leurs parents. Il est débrouillard et il est rare de trouver un petit qui sache faire quelque chose de ses dix doigts dans le coin. De plus, je pourrais très bien ameuter le SI:7 ici, même si ce ne sont pas des amis… c’est soit ça, soit votre gamin vient avec moi à Hurlevent pour je le forme. »
« Le former ? Mais le former à quoi ? »
« Ca, c’est mon affaire. »
~¤~
Même dans ses rêves les plus fous, jamais Mackiavel n’aurait pensé que la cité de Hurlevent fût aussi belle.
Tout ne semblait que faste et beauté. Les pierres blanches de la cité renfermaient à ses yeux les choses les plus merveilleuses au monde, il voyait défiler des villas somptueuses, des foules aux vêtements soyeux…
Alors que, soyons francs, même la baraque salubre où il avait vécu avec ses parents était en meilleur état que le cloaque immonde où son nouveau mentor le fit emménager. Située dans l’une des ruelles les plus sombres de la Vieille Ville de Hurlevent, c’était une sorte d’appartement miteux composé d’une seule et unique pièce servant à la fois de chambre et de salle d’entraînement.
« C’est ici que tu passeras la majorité de ton temps, je t’apporterais moi-même ta nourriture et tes vêtements, tu ne sortiras que lorsque je le déciderais. »
Et c’est ainsi que débuta son entraînement.
Les premiers mois, l’étrange personnage lui enseigna les mathématiques, l’histoire et les subtilités du langage et de la philosophie, lui apprit à lire et à écrire ainsi que la cartographie et la géométrie, lui ordonna de lire chaque ouvrage qu’il lui apportait. Mackiavel, qui n’avait jamais entendu parler de ces matières, qui ne savait même pas que le quart d’entre elles existaient, se plia sans rechigner aux exigences de son professeur, ravi de se cultiver de la sorte, même s’il persistait à croire que l’homme l’avait dupé. Ne l’avait-il donc prit sous son aile que pour faire de lui un écolier ? Un soir où il partageait, exceptionnellement, un repas avec lui, le jeune garçon avoua ses inquiétudes à son maître :
« Je ne peux t’enseigner l’art des voleurs et des assassins si ton esprit n’est pas formé. Contrairement à ce que pense la plupart des gens, nous ne sommes pas des lâches qui tuent par plaisir sadique, du moins, pas dans notre organisation. Nous nous intéressons à tout car notre métier exige que nous soyons au courant de chaque chose qui s’est passé, qui se passe ou qui se passera. Cela évite également que certains de nos employeurs nous enfument en nous prenant pour des benêts. Si je mange avec toi ce soir, c’est parce que je pense que tu es suffisamment instruis à présent pour passer à l’étape suivante de ton apprentissage. Dès demain, nous partons pour les Carmines, c’est l’endroit parfait pour que ton corps puisse s’épanouir de la même manière que ton esprit. »
Le matin suivant, le jeune garçon dut parcourir, à pied, la distance qui séparait Hurlevent des Carmines. Habitué à courir dans les champs dévastés de la Marche de l’Ouest, ce premier exercice ne perturba point l’adolescent.
Du moins, jusqu’à ce que son mentor lui ordonne de prendre place sur son cheval.
Le garçon n’avait jamais monter un seul destrier, pas même un âne, et la perspective de prendre place sur une selle l’effrayait, surtout que l’étalon noir de son mentor dégageait une impression de nervosité mal contrôlée. Sourd à ses supplications, son maître le fit s’asseoir de force sur le cheval puis lui lia les rênes aux poignets avant de donner une légère tape sur la croupe de l’animal. Ce dernier se cabra, manquant de désarçonner son cavalier, et fila comme une flèche sous les cris de terreur du garçon… et les quolibets de son maître.
La bête ne s’arrêta que plusieurs mètres plus loin, épuisée, et aussi gênée par l’adolescent qui, tétanisé et vert de peur, s’accrochait à sa crinière comme à une corde de survie. Il fut vite rejoint par son mentor qui, riant à gorge déployée, décida de lui laisser continuer le chemin à pieds.
~¤~
Le poignard virevolta durant quelques instants dans les airs, avant de se planter dans le bois de l’arbre avec un bruit mat, lame en première, rejoignant trois autres coutelas précédemment lancés.
« Pas trop mal. »
Le jeune homme grimaça de douleur en ramassant ses armes. Son corps tout entier était endolori, vestige de la dernière leçon de N. Ce dernier lui avait ordonné de provoquer une bagarre de rue et de se faire battre, aussi l’adolescent avait-il été joliment passé à tabac par au moins trois soudards de la taverne du coin. Histoire de lui faire prendre goût au sang et à la douleur mais aussi pour se mettre à la place de ses futurs adversaires, selon l’homme.
« La prochaine fois, prends garde à bien suivre le mouvement de ton poignard. Il faut que tu l’accompagne jusqu’à ce qu’il frappe ta cible. »
L’adolescent acquiesça les paroles de son maître et le suivit plus profondément dans le Bois de la Pénombre. L’entraînement se déroulait avec un rythme précis que N ne voulait absolument pas perturber. Il faisait d’abord courir son apprenti une bonne heure pour le mettre en jambe, suivi d’une série d’exercices d’assouplissements et de musculation avant de se lancer dans des entraînements au combat. A mains nues ou bien avec toute sorte d’armes, Mackiavel se demandait souvent comment son mentor pouvait posséder autant d’outils de guerre et comment il pouvait connaître autant de choses sur l’armement. Néanmoins, il avait toujours veillé à ne poser aucune question, c’était la règle.
« Demain, je t’envoies à Hurlevent pour ta première mission. »
« Que dois-je faire ? »
« Assassiner un vieil amiral venu tranquillement mourir dans la capitale. Il est bien garder mais rien d’insurmontable pour toi, normalement. Tu n’auras le droit qu’au poignard pour te défendre et, surtout, de ceci. »
Il agita sous le nez de son apprenti une petite fiole transparente dans laquelle s’agitait un liquide d’un blanc laiteux.
« Du poison ? »
« Exact. Trois gouttes seulement dans son vin du soir et le vieux décanille dans la nuit. Indolore et infaillible, parfait pour ton opération. Si tu réussis, tu auras droit à ta première paye. »
« Et si j’échoue ? »
« Tu dégage et tu retourne dans ta piaule minable dans la Marche de l’Ouest en attendant que les créanciers de tes parents n’apparaissent un beau jour pour éponger vos dettes avec votre sang. »
Re: [BG Mackiavel] L'Ombre Ecarlate
*Elunadore sortant du R.E*
Aarseth, veux tu m'épouser ?!!!!!!
*Retourne dans le R.E* (oui, elle est conne au fond xD)
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Elune- Beau-Parleur
- Messages : 84
Re: [BG Mackiavel] L'Ombre Ecarlate
Merci à vous :3
Mais bien sûr qu'Aarseth va t'épouser 8D
Mais bien sûr qu'Aarseth va t'épouser 8D
Dernière édition par Aarseth Laëron le Jeu 12 Avr - 9:23, édité 2 fois
Re: [BG Mackiavel] L'Ombre Ecarlate
*appelle un éditeur de Roman* C'est bon ils t'engagent. 8D
Invité- Invité
Re: [BG Mackiavel] L'Ombre Ecarlate
Voici la suite, et donc la fin, du BG :3
- Spoiler:
- La tour était particulièrement bien gardée. Deux gardes veillaient sur chacune des entrées possibles tandis que des chiens dressés au combat flairaient les alentours. Quoi qu’ai fait cet amiral, il semblait bien décider à vivre ses derniers jours. Dissimulé derrière une rangée de bois, Mackiavel analysait les lieux, cherchant le meilleur moyen d’atteindre sa cible sans se faire repérer. Il avait beau n’être qu’un jeune adolescent de treize ans, il ne doutait pas un seul instant que l’amiral le ferait abattre si jamais il se faisait prendre au vu des moyens mis en place pour se préserver de la menace d’un meurtre. Le garçon fouilla dans ses poches et en ressortit un sachet remplit de poudre noire. S’il pouvait contourner les gardes, duper les chiens était une entreprise on ne peut plus délicate qui allait lui demander une once d’ingéniosité. Et un petit coup de pouce du destin.
Il saisit une pincée de poudre qu’il dispersa au vent, laissant une brise complice éparpiller les grains noirs en direction des molosses. Un éternuement canin lui témoigna le succès de son entreprise et le voleur se glissa entre les ombres de la demeure avant de franchir un muret qui le plaça face à une maison accolée à la tour. Crochetant une première prise, il se hissa jusqu’au toit, suffisamment loin des gardes pour qu’aucun d’entre eux ne puisse le voir.
« Ta cible a engagé des mercenaires. Brutaux, excellents combattants, mais incapables de concevoir l’idée de la souplesse et de l’équilibre, et encore moins celle qu’un môme puisse les duper. »
C’est avec cette pensée en tête que Mackiavel commença l’ascension de la tour. Souple et habile, il gravit rapidement la distance qui le séparait de l’une des fenêtres ouvertes puis, après avoir vérifié que la voie était libre, pénétra dans la tour. D’après les indications fournies par N, la cuisine se trouvait au second étage et il lui fallait y entrer afin d’empoisonner le vin que l’amiral se faisait servir tout les soirs. Un vin bien spécifique, qu’il faisait venir directement de Cabestan.
L’adolescent dévala l’escalier, poignard en avant, mais il ne croisa pas âme qui vive jusqu’à déboucher sur la salle indiquée. Il en crocheta la serrure et rentra furtivement dans la cuisine, son regard perçant cherchant déjà la fameuse bouteille, lorsque ses yeux se posèrent sur une petite silhouette qui fouinait dans le placard à biscuits. Le garçon se glissait déjà derrière l’ombre, lame pointée, quand il découvrit que la personne qu’il s’apprêtait à tuer était une fillette. A peine plus jeune que lui, elle était visiblement à la recherche d’une coalition pour renforcer un embonpoint déjà conséquent pour une enfant de son âge. Pétrifié par le doute, Mackiavel hésita.
« Ne laisse aucun témoin. Si quelqu’un sonnait l’alerte, s’en est finit de toi. »
Le garçon songea brutalement à ses parents, plongés dans la misère et menacés par des créanciers. A son propre combat pour ne pas finir comme eux, à l’or qui l’attendait s’il réussissait sa mission et au regard de N si jamais il échouait.
Puis il égorgea la fille.
Malgré son poids conséquent, il a traîna pour la dissimuler sous une table avant de se remettre à la recherche du vin, essayant de chasser de son esprit le fait qu’il venait de commettre un meurtre. Après quelques minutes, il réussit à mettre la main sur la bouteille indiquée par son mentor. Il la déboucha lentement avant de glisser trois gouttes du poison à l’intérieur, qui se mélangèrent parfaitement avec le vin, avant de reboucher la bouteille et de la remettre à sa place initiale.
Il venait de signer un deuxième meurtre en à peine une soirée.**
*
Le sac de pièces d’or émit un tintement sourd un heurtant le bois de la table, déversant son contenu sous les yeux émerveillés du garçon. Il hésitait néanmoins à prendre cet argent, même s’il était censé être à présent sien et il posa ses yeux gris vers l’homme nonchalamment assit face à lui.
« Ta paye, comme promis. »
Mackiavel tendit les doigts et saisit l’une des pièces échouées sur la table, observant sa dorure avec fascination. N sourit devant l’air émerveillé de son apprenti.
« Le faciès transfiguré des pauvres lorsqu’ils embrassent l’or est toujours aussi formidable à voir. Et ta mission, comment s’est-elle passée ? »
Mackiavel prit soin d’attacher sa bourse à sa ceinture avant de répondre. Le poids de l’or lui conférait un étrange sentiment de sûreté qui le gonfla d’orgueil.
« Tout s’est bien passé. Mais… »
« Mais ? »
« Y avait… y avait une fille, une petite fille. »
« Oui, je sais, et tu as-du l’égorger pour pouvoir passer. »
Pas le moins du monde gêné, N quitta sa chaise afin de s’approcher de Mackiavel pour poser une main glacée sur son épaule. Ses yeux froids et méticuleux scrutèrent le visage de son élève, rieurs.
« N’oublie pas une chose, l’homme est un animal avant tout. Un animal évolué, certes, mais un animal qui est mille fois plus cruel et fourbe que les autres. Tu savais que si tu laissais cette gamine vivre, alors ta mission était foutue, que tu n’étais pas payer et que tu aurais du retourner vivre dans la misère. Tous ces éléments combinés t’ont poussé au meurtre parce que tu as du choisir entre ta propre survie et la sienne. »
« Alors je suis un assassin ? »
« Oui… et non. Un Assassin véritable a quand même un peu plus de classe et d’allure, avec si possible une cicatrice sur le visage pour faire croire qu’il a échappé de peu à la mort en tentant d’assassiner l’oncle ancestral d’une lignée de salopards qui lui devaient de l’argent. Et s’il pouvait avoir de beaux et longs cheveux noirs ainsi qu’un corps de rêve et un sourire ravageur, c’est parfait. »
« … »
« Mais je déconne, fais pas cette tête ! Pour répondre à ta question, je dirais que oui, tu es un assassin parce que tu as tué un être humain mais vu la voie que tu as choisie, tu ne t’attendais pas à sauver des chatons, si ? »
Le jeune garçon haussa un sourcil. Certes, l’humour étrange de N et ses calembours lui avaient souvent joué des tours, mais il ne savait pas vraiment comment réagir à la dernière pique de son mentor, surtout quand il était la proie d’un doute aussi affreux que celui qui le persécutait depuis que son poignard avait tranché la gorge de la gamine…
« Je n’ai pas choisie cette voie, c’est vous qui avez choisit à ma place. Nuance. Et ça ne me dit pas si je suis censé éprouver du remords pour la fille… »
« Si tu me demande si c’est à moi de décider que tu dois ressentir de la peine, alors c’est que tu n’éprouve rien. Tu doute parce que faire couler le sang n’est jamais un acte anodin et parce que tuer ne procure aucun plaisir, souviens-t-en. »
« Alors, pourquoi tuer ? »
« Parce que c’est ce que toi et moi faisons de mieux. Et c’est pourquoi nous sommes si grassement payés. »**
*
Cette dernière phrase poursuivit Mackiavel pendant tout son apprentissage. Elle forgea son tempérament, le rendit certes cynique et froid, mais sans jamais tomber dans un sadisme ou une cruauté implacable. Dans les arts qui étaient les siens, la frontière entre le meurtre de sang-froid et la soif grandissante de donner la mort était ténue, mais le jeune homme – sous la houlette de N – avait toujours veillé à conserver ce fragile équilibre. Ses talents d’assassin lui valurent contrats juteux et ennuis avec les autorités (la marque de la réussite selon N) ainsi qu’une certaine renommée dans le milieu des voleurs. Discret et méticuleux, tuant sans un bruit et sans massacre, il obtint le surnom d’Ombre Ecarlate tandis que sa peau se recouvrait de tatouages retraçant ses exploits de meurtrier, toujours plus nombreux. Et, de toutes les phrases solennelles que N avait pu prononcé durant des années d’entraînement, il en avait retenu une en particulier :
« Ce que la vie ne te donne pas, prends-le. »
Re: [BG Mackiavel] L'Ombre Ecarlate
Je comprends pourquoi il n'a aucune valeurs xD
Tuer une jeune fille après hésitation ... mais quelle honte !!!! J'aurais pas hésité moi xD !!!
Tuer une jeune fille après hésitation ... mais quelle honte !!!! J'aurais pas hésité moi xD !!!
Elune- Beau-Parleur
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