Une journée comme les autres...

"La magie nécromantique a de nombreuses fonctions au-delà de la réanimation des morts. Les maîtres de ce domaine impur de la magie peuvent invoquer des maladies purulentes, capter les ombres pour en faire des éclairs d'énergie incendiaire, et transir les vivants avec le pouvoir de la mort. La nécromancie peut aussi être utilisée pour reconstruire la chair des créatures mortes-vivantes, leur permettant de fonctionner à nouveau même une fois que ces monstres infects ont été détruits."
par Ansirem Tisserune, Achimage de Dalaran, extrait de Les écoles de magies des arcanes - Nécromancie.


"Atchaaa!"
- Fais mon de bruit, bon sang ! Tu veux qu'on se fasse repérer ?
- Je crois que j'ai attrapé un rhume...
- Etouffe ton rhume et en silence. On est pas censés être ici, et on aurait de gros ennuis si jamais quelqu'un découvrait ce qu'on s'apprête à faire."
L'endroit était pratiquement désert. A part les quelques gardes en fonction, le batiment semblait parfaitement paisible. Les hautes tours de couleurs rouges sang s'élevait dans le ciel noir et sombre des clairières de Tirisfal.
Le monastère écarlate.
Deux ombres observaient prudamment les moindres faits et gestes des sentinelles. Un rayon de lune passa, éclairant brièvement les cheveux couleurs d'albâtre et le visage d'une des deux silhouettes.
Une elfe de la Nuit. Ses cheveux étaient blancs, pourtant on ne pouvait lui donner un âge avancé, même pour un elfe. Ses yeux était bleux, mais d'un bleu pâle, glacial même, d'une couleur qui ne semblait pas naturelle.
"Alors ? On y va ?"
La deuxième ombre avait parlé. L'elfe rabatit la capuche de son manteau sur sa tête, vérifia que la lame qui était accroché dans son dos sortait normalement de son fourreau, et, sortant des fourrés, marcha jusqu'à la route. Elle fut rapidement rejoint par son compère. Sa silhouette fut révélée au clair de lune. Il s'agissait d'un humain. Il était à première vue d'âge moyen. Une barbe de quelque jours lui mangeait le visage. A l'instar de sa complice, il était lui aussi envellopé dans un grand manteau noir, dont il rabattit rapidement le capuchon. Un regard vers l'elfe, et il se mirent en route vers le monastère.
"N'approchez pas davantage !"
Ce fut les premiers mots de la sentinelle qui les apperçuts. Ils s'arrêreterent. L'elfe releva la tête légèrement, observant le visage de l'homme qui leur avait lancé l'avertissement en relevant son épée et son bouclier vers eux. Il avait l'air jeune. Elle reconnaissait par contre dans son regard cette détermination caractéristique des fanatiques de la Croisade Ecarlate. Elle savait qu'il n'hésiterait pas une seconde à attaquer au moindre mouvement brusque. Elle avait déjà suffisament eu affaire à des écarlates pour le savoir.
"Tu devrais baisser ça, gamin. C'est dangereux de jouer avec ça à ton âge."
La voix était glacé, effrayante. Elle ne pouvait appartenir à ce monde. D'un seul coup, le garde comprit et commença à trembler. Un Chevalier de la Mort. La peur s'emparât de son esprit, de son âme. Il voyait déjà son âme torturée et prisonnière de la lame runique que le Chevalier de la Mort portait dans son dos.
"Tu devrais nous laisser passer. Nous apportons un message de la plus haute importance. Croie moi, il serait mauvais pour toi de nous retarder."
Soudainement, la sentinelle se rappela son devoir envers la Lumière. Elle ne pouvait se dérober devant cette femme, aussi impressionnante soit-elle. Elle ne faillirait pas à sa tâche.
"Vous mentez ! Vous êtes un ennemi de la Lumière ! Les morts-vivants dans votre genre sont des blasphèmes rien que dans leurs existences ! Comment pourriez vous avoir été envoyez ici dans le but de délivrer un message ? Qui vous enverrai ici, vous, un mort-vivant ?!
- Le commandant écarlate Jadie Faldren, puisque tu veux tout savoir, petit. Et tu peux me croire quand je te dis que tu prends de gros risques en la contrariant, elle autant que moi. Maintenant, laisses nous passer."
Le garde n'en croyait pas ses oreilles. Le commandant Faldren aurait dépêché un message d'importance à un... un... cadavre ambulant ! Comment cela était-il possible ? Et comment pouvait elle connaître le nom du commandant, à moins d'avoir directement été mandatée par elle ?
"Co...Comment puis-je croire vos propos ? Qu'est ce qui me certifie que vous dîtes la vérité ?
- Ce n'est pas mon problème. La seule chose que je veuille, c'est donner ce message et m'en aller. On m'a payée pour donner ce message, pas pour tailler une bavette avec la garde."
Elle montra brièvement une parchemin estampillé du sceau de la Croisade dans les replis de sa cape.
Sur ce, l'elfe passa devant le garde, comme si de rien n'était. Le garde ne dit rien. Seule restait la trace de stupeur sur son visage. L'acolyte de l'elfe lui emboîta rapidement le pas. Une fois rentrés dans le Monastère, sachant qu'il étaient seuls, l'humain s'adressa à l'elfe.
"Comment tu connaissais le nom du commandant écarlate ? Je ne te savais pas aussi bien renseigné.
- Jadie Faldren fait partie de ma... Confrérie. A partir de là, il m'a été facile d'apprendre quelques petites utiles choses sur elle.
- Et tu es près à trahir ta Confrérie ? Surtout que d'après ce que je sais, la dénommée Faldren n'est pas du menu fretin de bas étage.
- Tu sais pourquoi j'ai rejoins cette Confrérie. Je me moque des règles, de la hiérarchie, de leurs lois. Tout cela ne me regarde pas. Je sais exactement ce que ferai Jadie si elle m'avait entre les mains, ce qu'elle pense des... gens comme moi. Si elle en avait le pouvoir, elle m'aurait déjà fait condamner pour blasphème envers sa lumière, pour le simple fait d'exister. Pour moi, ces fanatiques ne valent pas mieux que les soldats du Fléau.
- Eh. En tout cas on peut dire que le jeu en vaut la chandelle. 60 / 40 ?
- 50 / 50, Traigos. Tu es fatiguant. Une fois ce boulot fini, tu prends ta part et tu disparaît.
- Si tu me trouve si désagréable, je peux savoir pourquoi tu ma recontacté pour ce boulot ?
- Tu es efficace, méticuleux, et comme moi en ce moment, tu as besoin d'argent. Trois choses qui, en plus de ton professionnalisme, ne peuvent que jouer en notre faveur sur ce coup.
- Tu me flattes, Barkalya.




La nécromancie est l'étude de la magie impliquant les morts. Elle est illégale et devrait être évitée à tout prix. Je parle ici de nécromancie uniquement parce qu'il est de notre devoir d'avoir une compréhension minimale de la magie employée par nos ennemis - et ne vous y trompez pas, tout adepte de la nécromancie est votre ennemi. Les nécromanciens et leurs partisans sont les ennemis de toutes les choses vivantes. Leur influence doit être évitée à tout prix.

par Ansirem Tisserune, Achimage de Dalaran, extrait de Les écoles de magies des arcanes - Nécromancie.


"Parfait. Il est en parfait état. Voici votre or pour ce... travail."
Hurlevent.
Il était tard dans la nuit. Après leurs missions, Barkalya et Traigos s'étaient rendus jusqu'à une auberge peu fréquentée dans la vieille ville. Le commanditeur était déjà là. Il les attendait. Traigos avait préféré rester dehors. Après tout, la mission avait été confiée à Barkalya.
Une fois à l'intérieur, elle s'assit, en face de la personne au capuchon rabattu sur la tête qui lui avait passé commande. Elle lui avait remis l'objet en question, un mystérieux grimoire. L'homme la paya grassement pour ce travail.
"Tout s'est passé comme prévu ? Par simple curiosité."
Barkalya préféra ne pas lui en dire trop. Comment elle effectuait son travail la regardait. Elle donna tout de même quelques détails dont-elle était sûr qu'ils ne lui nuiraient pas.
"Rien de bien compliqué. Ces croisés sont si étroits d'esprits qui tremblent comme des feuilles à la seule mention du nom de leurs supérieurs. A part cela, l'arcaniste qui avait ce bouquin s'est plutôt... obstiné."
Etait obstiné. Ne le sera plus.
"Vous avez fait un travail de qualité, avec un minimum de... tâches. Vos services étaient louables. Vous vous en êtes mieux sortis que je ne l'espérais.
- C'est mon boulot. A présent, veuillez m'excuser, mais j'ai à faire.
- Au plaisir."
L'homme encapuchonné porta sa chope à sa bouche. Barkalya se leva de sa chaise, la bourse à la main. Elle sortit, rejoignit son acolyte.
"Voilà ta part. Il est l'heure de nous séparer.
- Ce fut un plaisir, Dame Barkalya.
- De même. Bon vent"

La cape de l'elfe remuait faiblement au rythme de ses pas. Suivant un dédale de rues, elle entra dans un tripot à peine remarquable d'une des rues. La chaleur était étouffante au milieu des gens finissant de se saouler à l'hydromel, tandis que d'autres accompagnait déjà les prostitués sur lequelles ils avaient jeté leur dévolus pour la nuit.
L'arrivée de l'elfe jeta un froid. Tous sentait perceptiblement l'aura glacée émanant de la femme qui venait de rentrée. A travers sa capuche rabattue, on distinguait deux lumières bleu pâles là où aurait dû se trouvé ses yeux.
Barkalya ne s'occupait pas des gens qui avait arrêté leurs beuveries. Elle se moquait qu'on s'occupe de sa présence. Elle alla s'asseoir à une petite table au fond de la gargote mal famée, là où se trouvait un homme habillé de cuir sombre, d'âge mûr. L'homme engagea la conversation d'une voix rauque :
"Ah, ma cliente préférée. Je suppose que c'est toujours pour la même chose... ?
- J'ai de quoi te payer pour un bon mois. Je veux un rapport tout les 3 jours. Si quoi que ce soit te semble anormal, je veux que tu me tienne au courant.
- Si tu continues à me passer des commandes pareil, je risque de prendre ma retraite plus tôt que prévu ! Plaisanteries à part, je suppose que c'est toujours le même programme ?
- Tu supposes bien. Tu connais la chanson, ne te fais pas remarquer.
- Tout de même, depuis le temps que je tiens la piste, j'ai eu le temps de l'observer, ton gars. Il est pas idiot, il me remarquera sans doute au bout d'un certain temps.
- Je te fais confiance là dessus. Tu n'es pas vraiment un amateur, et tu connais ton boulot. Je te demandes juste de faire comme à ton habitude.
- Tu crois vraiment que c'est nécessaire ? J'veux dire, il est débrouillard le gamin. Est-ce qu'il a vraiment besoin d'une nounou ?
- Cela est mon affaire. Je te payes suffisamment pour ce travail, ne me dis pas que tu rechignerai à gagner de l'or pour un facile boulot d'espionnage ?
- Vu comme ça... Allez, je te laisse. Tu recevras le premier rapport dans 3 jours."


Un an que ça dure. Il a peut-être raison, je dois me faire des idées. Après tout, Rayse est grand maintenant. Il n'apprécierait sans doute pas que je le fasse surveiller comme un gosse de 10 ans... Mais je n'arrive pas à me convaincre de ça. Pourquoi est-ce que j'ai la sale impression que quelque chose va lui arriver... J'espère qu'il s'agit simplement de mon imagination....