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Message  Invité Dim 15 Avr - 19:40

Bonsoir. Juste je m'excuse d'avance si vos yeux piquent à la fin du texte, mais c'est long et j'ai la flemme de mettre en page XD

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Voici les arbres généalogiques des personnages.
Spoiler:
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Dans un bruit tonitruant et un nuage de fumée, la balle de métal s’échappa du canon du pistolet et alla se loger dans le crâne de l’ennemi. Celui-ci tomba à la renverse, emporté par l’élan du petit morceau d’acier et s’étala de tout son long sur les autres cadavres, mort. Le tireur rengaina son arme et se retourna pour occire un autre assaillant qui, profitant du fait que l’homme ajustait son tir, s’était enhardi et l’avait attaqué. Mais voyant son camarade tomber, il avait perdu sa si soudaine vaillance et l’homme en profita pour planter son épée dans ses entrailles. L’homme regarda tout autour de lui. Ses troupes étaient en train de prendre l’ascendant sur leurs ennemis. Le sang des vaincus imbibait l’herbe, qui en était devenu poisseuse et rouge. Une odeur de mort planait dans l’air. L’homme au pistolet respira à plein poumons, s’enivrant de cette fragrance qu’il aimait par-dessus tout, et plongea dans la bataille avec fureur. Il parait, esquivait, donnait des coups d’estoc, tuait, massacrait tout ennemis qui se trouvait devant lui. Sa détermination était sans faille, et rien au monde n’aurait pu le faire flancher. Les ennemis commençaient à prendre peur, voyant leur dernière heure arriver. La mort était devant eux. Et cette mort s’appelait Cadaeg de Circon. Imposant par sa carrure et la taille de ses bras, celui-ci maniait l’épée et le pistolet avec une perfection quasiment divine. Dans la main gauche, il tenait son pistolet à silex, et sa main droite et son avant-bras droit étaient équipés d’un mécanisme ingénieux. Sur son bras était attaché par des lanières de cuir une sorte de fourreau, donc la lame pouvait sortir d’elle-même et se rétracter par simple pression. Il suffisait d’appuyer sur un petit bouton situé sur la paume de sa main pour que cette lame, de la taille de son avant-bras, sorte de son fourreau. Pour la rétracter, il suffisait d’appuyer à la base du fourreau, près du coude du guerrier. Cadaeg avait pour habitude de fabriquer tout ce qu’il utilisait sur le champ de bataille lui-même. Ainsi, même les balles utilisées était de sa main, et portaient toute son emblème, un A surmonté d’une couronne. Seul le pistolet avait été acheté, mais le Lieutenant de l’armée Kaurave avait assisté à sa fabrication.
Au loin, un bruit de cor se fit entendre. Plusieurs soldats Kauraves poussèrent des cris de joie et en profitèrent pour achever leurs ennemis, tandis que l’armée adverse battait en retraite. Cadaeg s’arrêta de poursuivre ses adversaires, rechargea son arme, et tira une nouvelle fois. La balle alla se loger dans l’épaule d’un homme, qui trébucha, et tomba au sol en finissant sa course devant un tas de cadavres. Cadaeg le barbu se mit à rire alors, un rire qui se répercuta en écho jusqu’aux oreilles des ennemis.

- Formidable ! C’est une très belle victoire, fit une voix.

Après la bataille, Cadaeg était retourné dans la tente de commandement afin d’enlever son armure, puis était allé se laver. Il aimait voir le sang couler, mais pas au point de garder celui de ses ennemis mort sur son corps. Et tandis qu’il était dans son bain, son bras-droit était entré dans la tente, un sourire sur les lèvres. Lui aussi était couvert du sang des vaincus.

- C’est une très belle victoire, dit-il en réponse au regard interrogatif de son Lieutenant. Vous vous êtes montré efficace, comme toujours mon Lieutenant. D’ailleurs, je vous le répète ! Vous êtes un admirable chef de guerre !

Cadaeg connaissait Yeild Teomyr depuis quelques années déjà. C’était un homme de vingt ans son cadet, et qui avait tendance à faire un peu trop de zèle, plus en tant qu’orateur plutôt que guerrier. Mais il était utile, et le barbu n’avait pas à se plaindre de lui.

-J’ai envoyé une missive à notre bien aimé Roi, fit-il. Je lui ai très précisément narré vos exploits, il en sera ravi.

Le regard de Cadaeg se rembrunit. Il cracha au sol, se leva, enfila un linge propre, et s’habilla correctement. Il n’allait pas paraitre déculotté devant ses hommes tout de même. Puis, il laça son épée sur son avant-bras, rangea son pistolet à sa ceinture et sortit de la tente, suivit de près par le jeune Yeild.

-Evite, à l’avenir, les louanges sur mon petit cousin le Roi. Sinon, je te ferais couper la langue.

Et c’est sans autre mots qu’ils marchèrent tout deux vers le bout du camp, où l’attendaient ses hommes. Cadaeg monta sur une estrade, d’où il dominait son assemblée. Il se lissa la barbe, et compta le nombre de ses hommes. Ils avaient gagnés une bataille, mais la guerre n’était pas finie. Les barbares allaient se regrouper à l’Est, et revenir à l’assaut.

-Soldats ! Mes frères ! dit-il en haussant le ton de sa voix. Ce fut une belle bataille que nous avons menée ! Mais bien peu… bien peu d’hommes ont pu voir cette victoire. Ces barbare sont certes désorganisés, mais leurs bras sont fort, et leurs épaules robustes. – en disant ça, Cadaeg venait de descendre de l’estrade, et passait devant ses soldats, tous parfaitement alignés- La guerre ne fait que commencer, soldats de Svargath. Notre Roi nous a demandé une victoire, nous la lui apporterons ! Il n’est pas chose aisée que de se battre, je le conçois. Nombre de nos camarades sont tombés aujourd’hui, parmi les ennemis et les alliés. Alors compagnons, ne baissez pas les bras, et tuez ces barbares qui n’hésiteront pas à massacrer vos femmes et vos enfants !

Cadaeg se retourna vers Yeild, qu’il regarda avec bienveillance. Le cinquantenaire avait tenté de remotiver ses troupes, mêmes après les lourdes pertes qu’ils avaient subies aujourd’hui. Il envoya ses soldats se reposer, et retourna lui-même dans la tente de commandement. Malheureusement, il n’avait pas le temps de s’y reposer. Il fallait tout d’abord envoyer les espions pour connaître les nouvelles positions ennemies, ainsi que leur nombre. Yeild était à sa suite, comme toujours, et lorsqu’ils entrèrent tous deux dans la tente, deux hommes les y attendaient. Quiconque aurait croisé ces deux individus n’aurait pu dire que ce n’était que deux simples paysans, dans leurs vêtements étaient sales et mal accordés. Ceux-ci saluèrent respectueusement Cadaeg de Circon, et ne prêtèrent aucune attention à Yeild Teomyr. Celui-ci leur lança un regard méprisant, qu’ils ne virent pas, et alla s’asseoir sur une chaise, près de Cadaeg. Il ne supportait pas être mis à l’écart, ce pourquoi ils voulaient leur montrer qu’il était quasiment l’égal du Lieutenant.
Celui-ci eu un regard pour son bras droit, se mit à sourire, chose qui n’arrivait que très peu souvent, et reporta son attention sur les deux hommes en face de lui. L’un était plutôt petit, le regard noir, et les cheveux sales. Son visage et ses haillons étaient maculés de terre. L’autre surpassait son compère de seulement quelques centimètres. Lui était blond, et le visage parfaitement propre. Seuls ses guenilles dénotaient qu’il s’était traîné dans la même fange que le premier. Cadaeg se racla la gorge, et fixa les deux espions.

- Bon ! fit il. Je vous envoie derrière les lignes ennemies. Il me faudrait savoir combien d’homme ont survécu, et si l’ennemi rassemble d’autres troupes. Toutes les informations que vous pourrez me donner seront les bienvenues, pourvu qu’elles aient un tant soit peu d’intérêt à mes yeux. Tenez – il leurs tendit deux morceaux de parchemin cachetés- Avec ces laissez-passer, vous pourrez entrer et sortir du camp en toute discrétion. Maintenant, allez-y, et faite vite.

Les deux espions quittèrent la tente, et Cadaeg resta sur son siège, la tête soutenue par son poing. La fatigue le prit alors. Il n’avait pas dormi depuis deux jours.

Le lendemain de la bataille, Cadaeg savait été réveillé par Yeild, et la nouvelle que celui-ci lui apprit le mit de fort méchante humeur.

-Le Roi arrive.

Ces simples mots avaient fait entrer Cadaeg dans une fureur noire. Pourquoi cet imbécile venait ici ?! Qu’avait-il en tête ? S’il comptait le ridiculiser devant ses hommes, il n’avait qu’à venir, Cadaeg l’attendait de pied ferme. Darwäd lui avait déjà volé la couronne, comment pouvait-il l’humilier encore plus ?
Au petit matin, dix de ses hommes revinrent au camp avec des prisonniers. Il s’agissait d’espions et d’éclaireurs ennemis qui avaient été repérés par ses hommes. Cadaeg fut très heureux de pouvoir passer ses nerfs sur quelque chose. Les prisonniers furent emmenés à une tente de l’autre côté du camp dans laquelle avait été disposé tout un matériel de torture. Cadaeg se chargea lui-même de faire parler ses ennemis, avant de les achever d’un coup d’épée en plein cœur. Ils n’avaient donnés aucune information capitale, et il avait décidé de mettre un terme à leurs existences. Puis, pendant que ses hommes nettoyaient la tente et s’occupaient d’entasser les cadavres et de les brûler. Pourvu que ses espions lui fournissent plus d’informations, sinon le Roi n’hésiterait pas à faire savoir qu’il était déçu.
Pendant les deux jours qui suivirent, Cadaeg et Yeild n’eurent aucunes nouvelles des deux espions. Ce n’est qu’à la fin du deuxième jour, alors que le crépuscule rosissait le ciel, que ceux-ci revinrent. Mais pas comme Cadaeg l’espérait. Il avait été prévenu que quelque chose l’attendait au début du camp. Il s’était hâté, espérant de bonnes nouvelles. Il était tout de même bizarre que ses espions n’aient pas utilisés leurs laissez-passer. Lorsqu’il atteignit la porte principale, il n’y avait personne. Cadaeg sortit du camp, juste devant la porte, mais les espions ne se montraient toujours pas. C’est lorsqu’il se retourna que ceux-ci apparurent. Leurs deux têtes avaient été plantées sur des pieux, contre le mur du camp. Les gardes n’avaient rien vu. Cadaeg s’approcha, et vit qu’on leur avait coupé la langue et retiré les yeux. A quoi servait un espion qui ne voyait ni ne parlait pas ? Le Lieutenant pesta, et ordonna aux deux gardes qui surveillaient la porte d’enlever ces pauvres malheureux de leurs pics, et de mettre en terre leurs restes. Comment allait-il pouvoir expliquer cela au Roi ? Ses deux espions morts, les suppliciés de l’avant-veille également… Il n’avait aucune information valable à fournir. La seule chose qu’il savait, c’était que les barbares se regroupaient à l’est. Alors qu’il passait la porte du camp, un son de cor se fit entendre. Il se retourna, et vit au loin, un nuage de poussière qui se rapprochait rapidement. Il se mit alors à hurler des ordres à ses hommes, pour que le camp soit rangé. Puis il attendit devant la porte l’arrivée du Roi.

Cadaeg avait déjà un genou à terre lorsque Darwäd descendit de son cheval. C’était un homme imposant qui, bien qu’il n’ait que trente ans, en paraissait quarante. Il avait un visage marqué de cicatrices. Ses cheveux déjà blanchies par une utilisation abusive de magie étaient parfaitement coupés, et une barbe recouvrait son visage. Il avait dans les yeux une lueur de folie. Darwäd I de Circon se mit à rire lorsqu’il vit son cousin agenouillé devant lui. Puis son regard parti vers le camp, et les nombreux soldats qui étaient eux aussi à genoux.

-Mes braves, fit il avec sa voix rocailleuse. Vous vous êtes bien battus, et on m’a laissé entendre que toi aussi Cadaeg, tu as réussi à tuer quelques ennemis. Je n’en attendais pas moins d’un de Circon, même que je continue à penser que la chance y est pour quelque chose.

Le Roi sourit, et nombre de ses conseillers avaient eu un petit rire sarcastique. Mais Cadaeg ne répondit pas à sa provocation, et resta le regard tourné vers le sol.

-Toujours aussi vif d’esprit, mon cher cousin. Je suis venu voir de mes yeux nos avancées sur les terres barbares. Comment se portent nos initiatives ?

Yeild Teomyr, connaissant les sentiments de Cadaeg envers le Roi, se permit de prendre la parole.

-Votre Majesté, dit il en s’inclinant. Les troupes barbares se regroupent à…

Le rire du Roi l’interrompit, et Yeild arrêta de parler. Le roi n’avait d’yeux que pour Cadaeg dont aucun son n’était sorti depuis que Darwäd était descendu de cheval.

-C’est de toi que je veux entendre ces informations cher cousin, pas de on lèche-botte attitré. Allez, obéis à ton Roi, et lève-toi.

L’œil mauvais, Cadaeg se leva, et défia le Roi du regard. Un silence pesant s’était installé parmi les hommes, tandis que Cadaeg réprimait l’envie de cracher au visage de son petit cousin.

-Majesté…

-Ah, voilà qui est mieux, fit le roi. Un bon petit chien, bien docile et qui respecte la hiérarchie. Alors, parle moi de ces barbares. Combien sont-ils, où sont-ils ?

Cadaeg repensa aux espions qu’il avait trouvés un peu plus tôt, et avala difficilement sa salive. Qu’allait dire le Roi ?

-Nous avons eu… quelques légers soucis, dit Cadaeg. Nos espions se sont faits attrapés, et les barbares nous ont renvoyés leurs têtes. Mais je pense que les barbares se regroupent à l’Est Sire.

-Tu penses ? Mais je me contrefiche de ce que tu penses Cadaeg de Circon ! J’ai besoin d’informations vérifiées et sûres ! Je suis donc venu pour apprendre que tes deux espions ont été tués, et que tu fais du surplace ? Je savais que tu étais un incapable, mais à ce point, ça en devient risible !

Cadaeg prit l’insulte de pleine face, et devant ses hommes. Certains d’eux eurent un sourire, vite réprimé par le regard noir que lançait le véritable héritier au Roi. Comment osait ce Darwäd de l’insulter ainsi ?! S’il n’avait pas été Roi, Cadaeg l’aurait défié en duel ! Celui-ci, furieux, tourna les talons au Roi et entra dans le camp. Il en avait assez de se faire insulter, et sentait stupide de ne pas répondre à cet homme plus jeune que lui.

-Ta femme et ton fils seront bien aise d’apprendre que tu défie ton Roi ! cria celui-ci

Cadaeg s’arrêta net, et se retourna. Ils les avaient trouvés. Sa famille, qu’il pensait bien cachée, ne l’avait pas été suffisamment. Cadaeg se rua alors vers le roi, son épée dégainée. Il fallait tuer ce despote, en finir ! Prendre la couronne qu’on lui avait volée ! Mais lorsqu’il leva son bras pour frapper, une épée retint sa lame. Cadaeg regarda autour de lui, et vit Yeild, arme à la main, qui avait retenu son bras de s’abattre sur le tyran. Le silence était revenu, Cadaeg regardait Yeild, décontenancé. Pourquoi avait il fait ça…

- Je vois que tes amis ont un peu de bon sens Cadaeg. Et tu as voulu porter atteinte à la vie de ton Roi ? Tu n’es qu’une ordure…

Alors Darwäd dégaina son épée, et trancha l’avant-bras de Cadaeg. Un flot de sang s’écoula du membre amputé, tandis que l’épée et le morceau de chair tombait au sol. Cadaeg tomba à genoux, tenant son moignon de sa main valide. Il hurlait de douleur, les larmes lui montaient aux yeux.

-La prochaine fois, fit le Roi, ce sera ta tête qui goutera à l’acier de ma lame.

Darwäd remonta sur son cheval, et cracha sur Cadaeg.

-Demain, tes troupes partiront à l’assaut des rebelles. Et tu seras en première ligne, toi, et ton petit pistolet. Et que Kanaa te garde, ou t’appelle à elle.

Et le Roi s’en alla, suivit de ses conseillers. Yeild ordonna aux hommes de préparer de quoi soigner le Lieutenant, et porta celui-ci jusqu’à la tente. Sa peau était pâle, il avait déjà perdu beaucoup de sang. Yeild l’installa sur son siège, et défit ses vêtements. Cadaeg agonisait.

-Yeild, Yeild, dit-il dans un murmure. Sauve-moi…

Le désespoir qu’avait senti le bras droit dans la voix de son chef le fit redoubler d’ardeur… Il aboya sur les soldats pour qu’ils ne traînent pas à faire les soins, et il banda lui-même le moignon du mourant. Puis il le porta jusqu’à sa couche et l’y installa, puis s’assit à côté de lui.
-Défier ainsi le Roi, fit Yeild. Vous n’auriez pas du Lieutenant. Soyez heureux que, dans votre malheur, il ne vous ai pas tué. Je ne sais pas si vous pourrez vous battre demain.

-Yeild… ma famille... mon fils.

-Ils sont en sécurité. Vous m’en aviez confiés la charge, ils sont chez mon Oncle, très loin d’Edaliia. Le Roi as menti, il ne peut les retrouver. Vous n’auriez pas du…

Et Yeild regarda Cadaeg sombrer dans une douce folie bercée par le sommeil. Durant toute la nuit, Yeild veilla sur son Lieutenant à la lueur d’une chandelle. Celui-ci délirait et parlait dans son sommeil. Ce qu’il racontait était incompréhensible, et Yeild n’y fit guère attention.
Au petit matin, le bras droit refit le bandage souillé par le sang, et le remplaça par un nouveau. Cadaeg reprenait lentement des couleurs, et dormait à présent d’un sommeil paisible.
Yeild s’étira, et alla demander aux hommes de se préparer pour la bataille. Vers onze heures, tous les soldats se tenaient prêts à partir devant le camp, et Cadaeg, encore faible, sortit de sa tente. Il ne fit aucun discours, préférant rester dans le silence total. Il monta sur son cheval, aidé par Yeild, et partit au trot, sans plus de cérémonie. Pendant de longues heures, le groupe de soldats marcha en silence, rythmés par le bruit cadencé des bottes. La route était longue, et Cadaeg faillit s’évanouir plus d’une fois. La douleur ne s’était pas estompée, et chaque cahot sur la route la faisant revenir un peu plus puissante. Personne ne savait ou se trouvait l’ennemi, ils pouvaient tomber dessus à n’importe quel moment. Mais apparemment, ceux-ci s’étaient éloignés dans les terres, car ils ne croisèrent aucun homme pendant trente lieues. Ce n’est qu’au détour d’une route qu’ils tombèrent nez-à-nez avec l’armée ennemi. Celle-ci avait grandie en nombre, et ils étaient désormais plus nombreux que l’armée de Svargath.
A peine les barbares eurent-ils vus les Kauraves qu’ils engagèrent le combat. Ils étaient armés d’épées, mais également de fusil ou de simples gourdins. Ils étaient désorganisés, et ne se battaient pas très bien. Cadaeg, obéissant au dernier ordre du Roi, se battait également, mais i les mouvait avec difficulté. Yeild lui épargna la mort plus d’une fois. Celui-ci restait auprès du Lieutenant, le défendant même au péril de sa vie. Bientôt, l’armée adverse fut réduite de moitié, et les Kauraviens prirent l’ascendant. Mais cette fois, aucun cor ne vint sonner la retraite. Tous devaient mourir, ou gagner la bataille.
De Circon se battait avec cette fois son épée attachée à son avant-bras gauche. Qu’il était difficile de tuer un homme avec une main qui ne servait à l’ordinaire qu’à tirer. Malgré ce handicap, il tua tout de même plusieurs ennemis, mais du se retirer, car les trop fréquents chocs sur son moignon le faisait hurler. Il était loin de l’état dans lequel il se trouvait à leur dernier affrontement. Son rire ne se ferait pas entendre cette fois. Il fut raccompagné par Yeild derrière les lignes de soldats, et demanda à se reposer quelques instants. Il n’avait plus de force, ni la volonté de finir cette guerre qui avait duré si longtemps. Depuis plusieurs mois, lui et ses hommes traquaient les barbares de l’Est sans relâche. Le Roi voulait une victoire, et Cadaeg la lui offrirait. Il n’était pas inutile, malgré ce que le Roi pouvait en penser.
Yeild était retourné se battre, tandis que le Chef des armées se reposait contre un rocher dressé à l’orée d’une clairière. Yeild est un garçon vaillant, pensa Cadaeg. Il mérite plus que n’être qu’un simple bras-droit.
La nuit tombait, et la bataille n’était pas terminée. Il ne restait que peu d’hommes de chaque côtés, mais ceux-ci s’entretuaient avec une férocité presque animale. Cadaeg n’avait pas recouvré ses forces, et ne voulait pas mourir. Tuer le Roi était sa propre ambition, elle le portait. Elle le portait vers Edaliaa, loin de cette guerre, loin du sang et des morts. Elle le portait vers le Palais Royal, et le trône qui lui revenait de droit ! Comment Darwäd avait-il pu ainsi offenser la Déesse en s’octroyant le droit de prendre la place d’un autre ? Comment Kanaa, mère des Kauraviens, pouvait fermer les yeux sur ce sacrilège. Les Dieux jouaient avec Cadaeg. Peut-être avaient-ils quelque ambition pour Darwäd. Ou bien ne voulait-il tout simplement pas intervenir ? Perdu dans ses pensées, Cadaeg ne vit pas la fin de la bataille approcher, et n’entendit pas non plus ses hommes crier des Hourra. Il leva les yeux vers le champ de bataille, et chercha Yeild du regard. Etait-il tombé comme nombres de soldats ?
Non, Yeild marchait vers lui, victorieux, un sourire sur son visage maculé du sang ennemi. Son épée et ses vêtements étaient tachés de ce même liquide. Il est porté par la grâce divine, pensa Cadaeg, délirant.

-C’est une belle victoire, fit le jeune guerrier. Le Roi sera Ravi d’apprendre que nous avons capturé le chef ennemi. C’est un vieil homme. Je me demande comment à t’il fait pour motiver autant de personnes pour sa cause. Nous l’avons solidement attaché à un arbre, Monseigneur. Voudriez-vous… ?

-Pas tout de suite, mon cher Yeild. Il faut d’abord fêter ta victoire dignement. Fais donc apporter les futs d’alcool, que je me remette de mes émotions !

La fête se fit sur le corps des ennemis défunts. Il était de coutume de fêter une victoire en écrasant les cadavres des ennemis chez les Kauraviens. Ceux-ci avaient, au préalable, enterrés leurs morts dans la clairière, et avaient récités quelques cantiques funèbres. Des feux avaient été allumés, et les flammes dansaient en crépitant dans la nuit sans étoiles. L’alcool coulait à flots, et les rires gras des soldats se répercutaient en écho dans la campagne environnante. Des tentes avaient été montées à la va-vite, et Cadaeg, ne prenant pas part à la fête, était allé se reposer.
Son moignon commençait à peine à cicatriser, et une douleur lancinante l’empêchait de dormir. A chaque mouvement, ses souffrances le réveillaient. Il pesta contre lui-même, et contre Darwäd qui lui avait pris sa vie. Depuis qu’il était entré au service du Roi, plus contre son gré que par sa propre volonté, celui-ci n’avait eu de cesse de l’humilier et de le rabaisser plus bas que terre. Cadaeg ne savait rien des sombres desseins du Roi à son égard, sans doute faisait il ça par pur plaisir. Le plaisir de voir l’héritier légitime devenir un de ses sous-fifres bien dociles. Darwäd avait été critiqué pour ses choix, mais celui-ci eut vite fait de tuer ses opposants, établissant un régime de monarchie absolue, ou lui seul était le dépositaire du pouvoir. Et dire qu’avant son arrivée sur le trône, Svargath se rétablissaient à peine de ses guerres sans fin et était entré dans une période de paix qui, au final, ne dura que quelques jours. Mêmes les Ostois, peuple d’ordinaire amical avec les Kauraves, s’étaient retirés dans leurs édifices de pierre, s’enfonçant dans les montagnes creusées de galeries.
Cadaeg se demandait comment le Roi prendrait la nouvelle de sa victoire. Qu’allait il lui arriver, lorsqu’il rentrerait victorieux à Edaliia ? Allait-il être assassiné ? Ou serait-il accueilli en héros par son petit cousin ? Cette pensée le fit rire, et Cadaeg s’endormit, à bout de force.

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