Un ami perdu.

C'était une nuit. Une nuit calme, étoilée, couverte d'une petite brise marine. La lune en était à son dernier quart. Elle éclairait la côte, non loin de la majestueuse ville qu'est Hurlevent. Ce fut cette lune qui permit a Baen de discerner quelque chose, ressemblant de loin à une planche de bois, dériver au bons gré des courants. Baen était un Prêtre de la cathédrale de Hurlevent. Il se rapprocha de la planche, non, des planches -car il en discerna deux- sentant qu'il avait fait une bonne trouvaille pour les orphelins de la ville.

Ces planches, en se rapprochant, prenaient la sinistre forme de corps humains. Ils étaient toutefois trop loin de la côte pour que le Prête ne puisse les identifier. Aussi se dévêtit-il, et nagea vers les corps sans vie, cars ils étaient bien sans vie. Même dans la faible lueur de la nuit, il était très bien possible de discerner la fente à la gorge des deux cadavres. Baen les tiras tant bien que mal vers un petit îlot ou il serait très bon de pic-niquer, dans d'autres circonstances. Un nuage voila la lune, masquant le peu de lumière qu'elle dégageait. Après avoir allongé les deux corps sur la minuscule plage. Le Prêtre fit apparaître une fine lumière du bout de ses doigts, -pouvoir qui amusait énormément les enfants... Il étouffa un cri d'horreur en reconnaissant l’identité des deux macchabées.

Baen reconnu instantanément Bayn, malgré toutes les déformations au visages qu'il a subit. Il était son meilleur ami lors de leur apprentissage. Il essaya d’imaginer toutes les tortures et souffrances que son Frère avait dû endurer, et ressentit une énorme soif de vengeance. Il chassa immédiatement ces sombres pensées de son esprit, car ce n'était pas une façon de penser digne d'un Prêtre de son rang. Baen eu plus de mal a mettre un nom au visage de la jeune femme qui accompagnait son frère. Il était sûr de l'avoir vu, avec Bayn... Belya. Son apprentie se nommait Belya. Elle était également amochée, mais beaucoup moins que son Maître. La lune refit son apparition, les nuages ayant étés chassés par un coup de vent, et le Prêtre put éteindre les Lumières de ses doigts.

Après avoir fait une courte prière en l'honneur ces deux personnes, Baen entreprit de les fouiller soigneusement, voulant savoir s'il y avait une trace de l’identité des agresseurs. Il commença par le jeune femme -non, rassurez-vous, il n'est en aucun point obsédé ^^ - . Il ne découvrit rien de particulièrement intéressant. Il se tourna alors vers la dépouille de Bayn, et entreprit de chercher dans les poches cachées de la robe qu'il portait. Bayn et lui avaient depuis toujours cousus des poches secrètes dans leurs robes, pouvant ainsi cacher de l'or, ou des documents confidentiels, sans que quiconque aient le moindre soupçon. Ces poches étaient, de plus, hermétiques. Ce fut d'ailleurs dans l'une d’entre-elles -ce n'est pas très étonnant, en soi... - , qu'il découvrit une lettre. Malheureusement, la robe ayant baignée trop longtemps dans l'eau de mer, l'eau commençait à entrer dans la poche. La lettre était illisible. Seul le haut était un peu intacte. Le Prêtre y lut :

De Lumineux, au Baron.
SI : 7 ....... découverts ...............attention......................... Gilnéas.

Baen se promit de réfléchir à cet indice plus tard. Il avait plus important a faire pour le moment. Il chargea ses mains de Lumière Sacrée, et rendit un denier hommage à son meilleur ami et à son apprentie. Il resta méditer le reste de la nuit, tout en observant les étoiles. Il ne savait quoi penser. Il avait entendu parler d'un meurtre, non loin des remparts au Sud-Ouest de la ville, mais n'avait pas du-tout fait le rapprochement. Le décès de Bayn Wir' Alyan était une très grosse perte au sein de la Confrérie Paroissiale. Malgré le fait qu'il ne se rendait que très rarement à la cathédrale, il apportait toujours son aide d'une manière où d'une autre. Baen ne put s'empêcher de se dire que, s'il trouvait l'assassin de son Frère, il le tuerait.

Quand le soleil s'est levé le lendemain, les cadavres avaient disparus. Baen n'avait pas dormit, et il n'en avait pas besoin.La méditation lui redonnait toutes ses forces. Il fit une courte prière, et nagea dans l'eau glacée de l'océan, vers l'endroit où il avait laissé ses habits la veille. Quelques minutes plus tard, il arriva sur la petite plage non loin du port de Hurlevent et retrouva sa robe. Il se laissa sécher par les rayons timides du soleil matinal. Une fois sa robe enfilée, il se dirigea rapidement vers la cathédrale. Il changea de direction juste en bas des escaliers, optant plutôt pour la bibliothèque de Hurlevent. S'il avait besoin d'informations, c'est là-bas qu'il en trouverait.

La bibliothèque était vide à cette heure de la journée, seul quelques érudits lisaient des traités anciens. Le Prêtre choisit une table isolée, là où il ne sera pas dérangé. Il sortit le bout de la lettre qui restait lisible.

De Lumineux, au Baron.
SI : ....... découverts ...............attention......................... Gilnéas.

Seuls ces trois mots n'étaient pas effacés. Il commença donc à réfléchir sérieusement. Lumineux était, sans aucun doute, son meilleur ami ( C'était bien son style de se la péter avec des surnoms comme ça...). Le Baron. Mais qui pouvait-il bien être? Quelqu'un de secret, très certainement, pour que Bayn n'utilise pas son vrai nom. Peut-être l'ignorait-il.... Il y avait ensuit écrit " SI : ", sûrement avait-il écrit SI:7 à l'origine. La SI:7 serait liée à tout ça? De quelle manière? Bayn était-il dans l’illégalité? Ou aidait-il cette police? Il y a ensuite les mots "découverts" "attention" et "Gilnéas". Les deux premiers mots, sortis de leur contexte, ne l’avançaient pas beaucoup. Mais il était possible d'imaginer, grâce au dernier : " Attention, la SI:7 a découvert quelque chose à Gilneas" Enfin... Ce n'était qu'un interprétation parmi tant d'autres... Il allait être onze heures. Le calme qui régnait dans la bibliothèque allait bientôt être interrompu par les bavardages incessants des étudiants. Aussi Baen décida d'aller faire un tour en ville, et profiter de l'aire printanière. La ville étaient en ébullition. Jamais le Prêtre n'avait vu ça : les hommes couraient partout, les femmes tentaient de retenir leurs enfants dans les maisons, des cris fusaient de chaque coins de rues, il en était presque à regretter le calme qui régnait dans la bibliothèque. Presque seulement. La curiosité l'emporta. Il utilisa ses pouvoirs de lévitations, appris auprès de son défunt Frère, et se fraya très aisément un chemin au dessus des têtes des citoyens. Il se rendit au Quartier Commerçant, là où un héraut se trouvait certainement pour annoncer une quelconque nouvelle. Il avait vu juste. La foule était silencieuse sur la place, et écoutait les paroles fortes de l'homme : la ville était assiégée. Une armée de morts vivants avaient, on ne sait par quel malheur, réussit a franchir les défenses de l'Alliance. Tandis que le paysans entraient rapidement avant que les portes infranchissables de la ville se fermaient, et que la cloche d'alarme sonnait, Baen fut attiré par une annonce particulière sur l'immense tableau de Hurlevent.

Deux individus ont étés arrêtés. La SI:7 ignore leur identité, et ceux-ci n'ont rien divulgués. Ils sont coupables d'être membre d'une organisation très secrète, mais extrêmement connue par la Police : des bandits, sans scrupules, qui pillent et tuent sur leur passage, qui n'hésitent pas à sacrifier des leurs pour de l'or. Nous ignorons où ils se cachent. Si quelqu'un a des renseignements, où connait un membre de cette organisation, merci de venir nous faire part de votre information au bureau de la SI:7, à la Vieille Ville. Une forte récompense sera offerte a quiconque aurait une information valable.

Baen failli laisser échapper un cri de surprise, en dessous du texte, il y avait un rapide dessin de Bayn et de Belya! Tout s'expliquait dorénavant : les absences inexpliquées de Bayn, son anonymat, sa fuite... Et ce Baron. Le Prêtre se hâta vers la cathédrale, tout en réfléchissant. Ce Baron devait être une personne très importante au sein de cette organisation secrète.... Peut-être même leur chef! Il n'y avait qu'une seul manière de le savoir : il devait prendre contact avec un membre de cette bande. La solution à cet énigme se trouvait très certainement loin de là, à Gilnéas. Le Prêtre fut ramené subitement à la réalité par un cri, tout près de lui. Ce n'était rien, une femme bousculée... L'homme se hâta vers l'infirmerie, car c'était là où on avait besoin de lui. La panique faisait des dégâts! Tant de gens tombés par terre,bousculés, piétinés....Il s'approcha d'une femme, allongée par terre, inanimée. Elle était toute vêtue de rouge. Le Prêtre la réveilla rapidement, et la femme tenta de se relever.
_Restez assise, le temps que vous retrouviez tout vos esprits, fit le Prêtre.
_Lâchez-moi je vous prie! Je vais très bien!

Sur-ce, elle se releva d'un coup. Leurs regards se croisèrent, et le Prêtre ressentit quelque chose d'étrange, un peut comme une décharge électrique. Il n’eut pas le temps d'en savoir plus que la femme quitta l'infirmerie en courant. Baen s'approcha d'un autre patient en haussant les épaules.
_Je sens que ce siège ne va pas être de tout repos...Heureusement que Hurlevent communique avec Forgefer grâce au Tram!


Quelques semaines plus tard, la ville était de nouveau revenue à la normale. Baen profita du calme qu'offraient les paysans en quittant la ville pour leurs fermes, pour retourner dans la bibliothèque. Il ressorti la lettre de Bayn, et tenta de déchiffrer un autre mot. Vers la fin du texte, il lut :

..........la Confrér......

Une Confrérie? Était-ce l'organisation secrète recherchée par toute la police de l'Alliance?
Baen décida de se mettre en route immédiatement, pour trouver cette... confrérie. Il décida de commencer ses recherches à Gilnéas, l'endroit dont parlait la lettre. Mais ce territoire était si grand qu'il allait lui falloir du temps avant de trouver quoi que ce soit. Mais il s'en moquait. Il avait tout son temps. Baen Nalach finissait de préparer ses affaires tout en mettant le cap vers l'endroit où il aurait très certainement des réponses. Ce voyage sera long. Le Prêtre quitta la ville, un sourire au lèvres, et laissa échapper dans un murmure :
_Mystérieuse Confrérie, j'arrive...


Voyage estimé : deux/trois semaines.

Spoiler: