Cela devait faire cinq ans...
:: La Confrérie :: Près de l'Âtre
Page 1 sur 1
Cela devait faire cinq ans...
- Spoiler:
- Cela devait faire cinq ans, et pourtant tout semblait si identique...
L'elfe se tenait là, au milieu des arbres qui l'avaient vu venir au monde. L'herbe qui l'entourait semblait ne pas avoir poussé, les buissons ne pas s'être épaissis. Plus loin, une petite maison se tenait là, légèrement à l'écart du village, où elle était parfois descendu pour joué avec ses amis, là où elle avait vu les Sentinelles, et là où toute sa vie avait prit un tournant décisif. Barkalya sourit en se remémorant tout cela. Elle se mit à genou, toucha l'herbe du bout des doigt. L'herbe ne gela pas, contrairement à ce à quoi s'attendant Barkalya. Elle semblait la reconnaître, lui rappeler qu'elle n'était dans un sens jamais vraiment partit. Là où d'habitude la nature se tenait silencieuse en sa présence, elle entendait un oiseau chanter. Tous semblait lui souhaiter un bon retour chez elle. Elle s'avança vers la maison.
---
Elle avait laissé son armure sur sa monture, qui l'attendait non loin. Elle ne voulait pas rapporter la guerre qui l'avait transformée et façonnée ici. Elle avait préférer pour le cas des habits plus amples, principalement de cuir assez sombres, dans lesquels elle se sentait à l'aise. Elle grimpa les premières marches du perron situé avait la porte d'entrée fermée, puis sentit sa résolution vaciller. Elle avait peur. Elle le sentait. Elle qui avait abandonné tout sentiments, était revenu de la mort, et avait connu les plus atroces expériences imaginables, avait peur. Elle avait peur de ce que ses parents pourrait dire en la voyant. Elle aurait préféré leur éviter l'horreur qu'ils pourraient ressentir au vu d'une telle rencontre, pourtant, elle savait qu'elle devait le faire. C'était SON issue. Elle l'avait choisit. L'appréhension était là, mais elle ne reculerait plus. Elle s'avança vers la porte. Un bruit retint son attention. Quelqu'un pleurait. Une femme était en train de pleurer à l'intérieur de la maison. Elle sentit comme un pincement là où se trouvait autrefois un coeur qui battait. Elle entendit également un homme parler. Un voix familière, mais pleine de tristesse. "Cela fera cinq ans demain... Par Elune, si seulement nous pouvions... Si nous l'avions empêchée... Elle serait encore là aujourd'hui."
La bras levé de Barkalya s'interrompit entre elle et la porte qui séparait les deux mondes desquels elle était à la frontière. Elle comprit soudain. Elle serait morte depuis cinq ans le lendemain. C'était vrai. Il y'avait cinq ans, elle était sur une plage de la toundra boréenne, se préparant pour l'assaut qui semblait imminent. Et qui fut le dernier.
L'homme à l'intérieur se leva de sa chaise, et ce bruit ramena Barkalya à la réalité. Les sanglots de la femme continuait. L'homme s'éloigna.
Barkalya frappa trois fois à la porte.---"N'oublies pas qui détiens ton âme !"---
Une femme ouvrit la porte. C'était une elfe au visage incroyablement familier, mais semblant aussi très lointain, comme appartenant à un rêve ou à une vie dont on aurait tout oublié. Ses yeux était encore humides. Ses yeux détaillèrent la silhouette de celle qui se tenait devant elle. Lorsqu'elle en arriva à détailler le visage de celle qui lui faisait face, elle reçut un choque. Les deux femmes restèrent l'une en face de l'autre pendant un court instant, puis celle qui avait ouvert la porte se mit à verser des larmes en abondance, sans un son, puis se jeta au cou de la nouvelle venue. Elle l'enserra dans ses bras, puis Barkalya lui rendit son étreinte après quelques secondes de stupeur. Sa mère éclata en sanglot alors qu'elle tenait sa fille entre ses bras. Sa fille enfin revenue, sa fille qu'elle pensait morte, qu'elle ne pensait plus jamais revoir, qui lui avait tant manqué, comme un organe qu'on lui aurait arraché sans qu'elle puisse s'y opposer. Elle restèrent comme cela un moment, sans que rien ne vienne troubler ce moment si important pour elles.---
"Tu nous as tellement manqué."
Ce furent les premiers mots que ses parents prononcèrent après ces retrouvailles.
"Je... Je suis désolée."
Le couple d'elfes tressaillit lorsque leur fille leur parla avec une voix qui semblait ne pas lui appartenir, une voix glacée, lugubre, semblant surgir d'outre-tombe. Ils se reprirent malgré tout rapidement.
"Je suis désolée de ne pas être revenu plus tôt. J'aurai dû... J'aurai pu... Mais j'avais peur. J'avais peur que vous découvriez ce que j'étais devenu, que vous soyez ravagé par le fait que j'ai subi un sort pire que la mort elle même. Je ne voulais pas que... Que vous retrouviez en face de vous un monstre cruel et sans sentiment, parce que c'est ce qui est arrivé. Je n'aurai pas supporté l'idée de souffrir plus que ce que j'avais déjà souffert, en vous perdant. J'aurai souhaité laisser l'image d'une fille qu'on aurait aimé, qui aurait grandit comme n'importe quel enfant, sans avoir à gâché l'une des rares choses qui me restait pour moi même. Ce... ç'aurait été trop dur pour moi d'avoir à supporter ça. J'aurai voulut vous retrouver tel que je vous avais quitté, en bonne santé, et heureuse d'être en vie. Seulement... Certaines choses ne se passent pas toujours tel qu'on le souhaiterait...
Barkalya avait baissé la voix sur les derniers mots. Elle réalisait maintenant à quel point eux aussi lui avait profondément manqué. Ce fut sa mère qui répondit à sa tirade, d'abord par une étreinte maternelle et affectueuse, porteuse de tout l'amour qu'elle lui témoignait encore, puis par les mots qui exprimaient eux aussi une profonde tendresse.
"Tu es notre fille, Barkalya, et que tu sois vivante ou morte ne changeras jamais rien à l'amour que nous te portons. Nous t'aimons, et ça, ni les épreuves de la vie ni la mort ne pourrons changer quoi que ce soit à cela."
Les yeux argentés de la femme elfe avaient plongés dans ceux bleu glacés de l'elfe devenu Chevalier de la Mort.
La femme reprit :
"Après avoir reçu la missive nous annonçant ta mort... Nous avons pleuré ta disparition. Longtemps. Nous croyons impossible que cela puisse être réel. Nous ne pouvions l'accepter. Ce fut... Il n'y a pas de mot pour décrire cette souffrance. Nous étions désespéré de ne plus jamais te revoir. Tous cela semblait trop horrible pour être vrai. Et pourtant...
La femme fit une pause et soupira avant de reprendre :
"Deux jours avant de recevoir la missive, nous nous réjouissions déjà que... Que notre famille puisse s'agrandir, et que tu serais avec nous pour partager cette joie.
Barkalya n'en croyait pas ses oreilles ! Sa mère était tombé enceinte alors qu'elle était au front ! Pourtant, elle n'avait perçu aucun signe que... Ce fut son père qui reprit :
- Ta mère a fait une fausse couche. Le chagrin que nous infligeait ta disparition était trop grand. Cela s'est déclaré au bout de cinq mois. Nous ne pouvions rien faire. Cela n'a fait que contribué à alimenté notre chagrin jusqu'à...
Il reprit après une courte pause :
- Elle est retombé enceinte un mois après ça. Nous avons prié Elune que tout se passe pour le mieux. Finalement, jusqu'à l'accouchement, tout s'est bien passé. Le bébé était par contre très faible. Nous avions peur pour lui. Et aujourd'hui, malgré le fait qu'il ai grandi, il n'est malheureusement pas vigoureux et a de nombreux soucis de santé.
La Chevalier de la Mort n'arrivait toujours pas à réalisé... Elle avait un frère ! Un petit frère ! Vivant ! Elle était frappée de stupeur, mais baigné de bonheur.
Elle posa beaucoup de questions à son sujet, et appris qu'il dormait profondément dans la pièce d'à coté. La discussion se prolongea encore pendant plusieurs heures, des années d'existences resurgir, des sentiments enfouis sous des montagnes de tristesses...
Barkalya savait que ce n'était qu'une impression, pourtant, elle avait l'impression, dans ce corps mort, figé et dur comme la glace, qu'un coeur recommençait à battre.
---
"Dis grande soeur, c'est vrai que tu as voyagé partout dans le monde que t'as vu plein de choses ?
- C'est vrai oui.
- En tu m'emmènera avec toi un jour pour que je vois plein de choses moi aussi ?"
L'elfe qui se tient debout à coté du petit elfe sourit, et passe la mains dans ses cheveux.
"C'est promit Aleand, c'est promit."
---
L'elfe morte est seule se soir là, dans la forêt d'Orneval. La nuit est fraîche et illuminée par la lune et les milliers d'étoiles perchées dans le ciel. Allongée dans l'herbe, elle ne dors pas. Elle rêve simplement, sans dormir. Elle est heureuse.
Ireese- Timide
- Messages : 43
:: La Confrérie :: Près de l'Âtre
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum