Le Renégat [Suite BG Aarseth]
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:: La Confrérie :: Près de l'Âtre
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Le Renégat [Suite BG Aarseth]
- Spoiler:
- « Aarseth Laëron, Lieutenant de la Garde Royale, Protecteur de Gilnéas, vous êtes accusé de meurtre, de complicité d’assassinat, d’association de malfaiteurs et d’attaques armées non autorisées contre les Forces de la Horde. Vous allez être jugé devant votre Roi, Genn Grisetête, ainsi que devant le Roi de Hurlevent, Varian Wrynn. »
Sa sentence prononcée, le juge tourna les talons, délaissant le Worgen enchaîné à sa peine. Une fois la porte de son cachot close, il se retrouva plongé dans l’obscurité, à peine capable de voir ses pattes entravées par des chaînes d’acier. La tête encore lourde, Aarseth peinait à se remémorer les événements qui avaient conduits à sa déchéance, la seule chose qui lui revenait à l’esprit était cette escouade gilnéenne - formée de ses propres soldats ! – qui l’avait arrêté en plein cœur de Hurlevent avant de le conduire dans une cellule glaciale. Dépouillé de ses armes et de son armure, il n’avait au départ pas compris les raisons de cet emprisonnement soudain jusqu’à ce que ce soi-disant juge en soutane ne vienne lui asséner les accusations portées contre lui. Puis des gardes étaient venus le questionner, portant des croquis représentant les visages de ses prétendus complices de ses crimes. Il n’avait pas cherché à cacher à nier ce pour quoi on l’avait enfermé. Un casse à Lune d’Argent, des meurtres à la pelle et un raid sur Fossoyeuse, voilà des actes difficiles à nier ! En revanche, il n’avait livré personne, faisant mine de ne pas connaître les noms qu’on lui donnait : Bofur ? Connaît pas. Jadie ? Il n’aimait pas les brunes insipides. Markar ? Jamais vu ce vieux fou. Shynaën ? Les Chevaliers de la Mort n’étaient pas de ses amis. Lyam Broderick ? Ce lord coincé aurait été incapable de commettre ces actes sans s’en vanter ! Gigodeen ? Un nom à coucher dehors, même pas la peine de lui présenter !
S’il ignorait comment on avait pu remonter jusqu’à lui, il ne doutait pas un seul instant que le mieux pour lui était d’avouer ses crimes. Les preuves trouvées contre lui étaient bien trop incriminantes pour que l’on croie à son innocence. Son seul soulagement était qu’aucun autre membre de la Confrérie n’avait été emprisonné, il avait été l’unique malchanceux à se faire coincer et était assez fier de lui d’avoir réussit à faire croire à ses interrogateurs qu’il avait agit seul. Ils ignoraient totalement qui pouvaient bien être ceux avec qui il avait commis ses crimes. Malgré cela, le Worgen ne pouvait s’empêcher d’être tiraillé par un profond malaise. Dès l’instant où il s’était engagé auprès du « Baron », le jeune homme avait compris qu’il quittait définitivement la voie honorable qui avait été la sienne depuis son adolescence. De soldat loyal et dévoué au service de son monarque et de sa cité, il était devenu un mercenaire, un guerrier qui obéissait aux ordres d’un nain bougon et d’une Croisée sadique. Son honneur et sa place au sein de la société gilnéenne, deux choses qu’il avait si chèrement protégées depuis des années allaient être réduites à néant d’ici les prochains jours…
A quelques mètres de lui, tout près de son corps brisé par les chaînes et les coups, les silhouettes imposantes de deux monarques le dominaient de toute leur royale suprématie. Aarseth sentait le regard lourd de mépris de Varian Wrynn et celui, déçu et glacial, de Genn Grisetête. Le Worgen avait été incapable de fixer son roi en face, coupable malgré lui, d’avoir trahi et son roi et sa patrie, et il devinait sans mal la stupeur sur les visages de ses compatriotes présents pour son jugement. Lui, qui avait été si respecté et apprécié pour ses qualités de soldat, se retrouvait enchaîné et traîné en justice comme le dernier des parias !
« Aarseth Laëron, vous avez été reconnu coupable pour meurtres mais aussi pour avoir participé à des réunions visant des fins criminelles, vos actes ont déshonorés votre peuple mais surtout, ils ont déshonorés l’Alliance et tout ceux qui y vivent. »
La voix puissante du monarque de Hurlevent résonnait dans toute la salle, enveloppait l’accusé comme un manteau d’épines dont il ne pouvait pas se débarrasser.
« J’avais demandé votre mise à mort immédiate afin de donner un exemple à tout ceux qui cherchent à détruire notre coalition de l’intérieur mais, au vu de vos états de service brillants du temps où votre loyauté était sans faille, j’ai décidé de rendre votre peine plus… supportable : vous êtes à présent banni de Hurlevent, ainsi que toutes les capitales de l’Alliance, vous ne vous battrez plus sous notre bannière, vous ne porterez plus jamais nos couleurs. A partir de maintenant, vous êtes en exil et seule votre dépouille sera autorisée à revenir en nos cités. »
La sentence tomba comme un couperet. Sèche et propre, sans faire gicler la moindre goutte de sang. Aarseth encaissa la nouvelle comme un coup de poing violent, mais se refusa de flancher. Il ne pouvait se permettre, il tenait à conserver le peu de fierté que le destin avait décidé de lui laisser. L’idée d’être considéré à jamais comme un vulgaire traître lui donnait envie de vomir tripes et sang, et l’envie de demander la mort lui frôla un instant l’esprit… du moins jusqu’à ce que les visages de ses Confrères n’apparaissent dans sa mémoire. Il avait brisé son avenir et son honneur en leur nom, hors de question qu’ils continuent sans lui à présent !
Genn Grisetête se leva alors, imposant un nouveau silence parmi l’assemblée. Son visage vieilli par les ans et les tourments passés était dur, ses yeux gris lançaient des éclairs menaçants tandis que ses doigts enserraient avec force la garde de sa longue épée. Sans un mot, il avait quitté sa place près de Wrynn et s’était approché de son ancien Lieutenant jusqu’à ce que la pointe de sa lame frôle sa gorge.
« A mon tour de prononcer ma sentence. En tant que ton Roi, je te retire tes titres et tes privilèges, je te retire ta gloire et tes hauts faits, je te retire tout ce qui faisait de toi un Gilnéen loyal et honnête. Tu étais le Protecteur de Gilnéas, à partir de maintenant, tu n’es plus que le Renégat ! Une honte pour les tiens ! Je maudis ton nom et te condamne, Aarseth Laëron ! »
Sans crier gare, il brandit son arme et l’abattit violemment sur le visage de l’accusé, le faisant plonger dans une agonie faite de sang et de douleurs.
*****
« Aarseth ? »
« Tybalt ? »
« Et bien, frangin, qu’est-ce que tu fous ? »
« Je… je ne sais pas… où suis-je ? »
« En plein milieu des Maleterres de l’Est, petit frère ! Non loin des fous de la Croisade Ecarlate et des morts-vivants ! »
« Je suis… mort ? »
« Non, notre vieux Roi t’as juste éborgné et jeté sans armes ni armure au cœur même de l’une des régions les plus hostiles d’Azeroth. »
« Mais… tu me parle ! »
« Et pourquoi est-ce que je ne pourrais pas parler à mon cadet, hein ? »
« … »
« Et dire que tu faisais des scènes sur mon comportement de vandale lorsque l’on étaient jeunes ! Et regarde-toi ! Exilé, paria de ton monarque et de ta patrie, avec pour seule issue de servir une bande de malfrats ! Au fond, tu es aussi salopard que moi ! »
« Je voulais seulement aidé notre peuple, donné à notre famille la place qui lui revenait… »
« Mais tu l’as fait, Aarseth. Tu as rejoints la longue lignée des Laëron, pas celle à laquelle Père et toi croyaient, mais la vraie, celle des raclures et des profiteurs. »
«Nous n’avons jamais été comme cela… »
« Petit frère, tu es un naïf, comme toujours. Notre sainte mère se faisait culbuter par la Caserne entière pour pouvoir nous payer nos équipements. Quant à Père, il a dilapidé la fortune familiale aux jeux et aux plaisirs. J’ai fait comme toi au début, j’ai voulu sauvé les apparences, mais la mauvaise graine est tenace… »
« Pourquoi ? »
« Trop long à expliquer. Tu te souviens du Phare, à Gilnéas ? »
« Oui. »
« J’ai laissé un bouquin près des écuries, il y a les mémoires de certains de nos aïeuls, ainsi que les miennes. Lis-les, tu comprendras tout. »
« Bien… »
« Dis-moi, frangin, dans cette guilde que tu sers, parmi les Anges, c’est laquelle, ta part ? »
« Je ne sais pas encore, Tybalt… »
« Alors je reviendrais lorsque tu le seras. »
*****
Un soleil froid laissa glisser un rayon timide sur la peau translucide, suffisamment fort pour forcer un paupière à s’ouvrir. L’œil gauche – le droit avait été transpercé par une lame – s’ouvrit sur un ciel grisâtre, qu’un astre solaire tentait vainement d’illuminer mais n’avait servit qu’à éveiller le jeune homme étendu sur le sol. Sa tête réclamait le repos, son estomac demandait la nourriture, sa gorge implorait l’eau et son cœur n’abritait qu’un vide immense. Il s’effondra lorsqu’il tenta de se relever une première fois et seule la perspective effrayante de mourir le poussa à ignorer les supplications de son corps défaillant. Il ignorait depuis combien de temps il agonisait ici mais ne doutait pas que ses Confrères avaient été avertis de ses mésaventures. Néanmoins, il n’était pas dupe. Personne ne viendrait le chercher. Il n’avait pas le statut nécessaire pour exiger de l’aide et son orgueil brisé le forçait à aller au-delà de sa détresse pour quitter ces terres hostiles. Enfin debout, il sentit un métal froid posé sur son torse. Baissant son œil valide, il remarqua le scintillement doré du médaillon sur lequel figuraient les armoiries de sa noble famille.
Noble famille…
« Tu as rejoints la longue lignée des Laëron, pas celle à laquelle Père et toi croyaient, mais la vraie, celle des raclures et des profiteurs. »
Qui était-il réellement en fin de compte ? Que représentait ce pendentif à présent ? Sa famille décimée ? Sa loyauté brisée pour un Roi qui venait de le mutiler ?
Ou bien ce médaillon n’avait-il été que la laisse du chien qu’il avait été jusqu’à présent ?
D’un coup sec, il arracha le collier et le jeta à terre, libre à présent. Il lui fallait rentrer maintenant…
On l’attendait à Gilnéas.
Dernière édition par Aarseth Laëron le Mar 27 Mar - 12:20, édité 1 fois
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
[HRP] Magnifique, j'ai rien à dire d'autre.
Franchement je suis complétement sous le charme.
Bon, y a deux-trois fautes d'orthographe mais ça... x)
J'attends, j'exige une suite ! [/HRP]
Franchement je suis complétement sous le charme.
Bon, y a deux-trois fautes d'orthographe mais ça... x)
J'attends, j'exige une suite ! [/HRP]
Invité- Invité
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
[HRP : Merci Rosie <3, voici une suite, qui se situe quelques jours après ton enterrement ^^ /HRP]
/!\ Attention, le language utilisé ici peut parfois choqué les plus jeunes ou les plus prudes. /!\
/!\ Attention, le language utilisé ici peut parfois choqué les plus jeunes ou les plus prudes. /!\
- Spoiler:
- C’était un livre épais, dissimulé sous une selle de cheval juste à côté du Phare de Gilnéas. Les pages, jaunies et craquelées, menaçaient de tomber en poussières dès qu’on les touchait, mais l’encre noire qui les recouvrait était intacte. Tout comme les noirs souvenirs qu’elle laissait transparaître.
Il lui avait fallut plusieurs jours avant d’accepter de suivre les indications de feu son frère. La mort brutale et inexpliquée de Rosalie Stanley, ainsi que son enterrement douloureux, avait plongé la Confrérie dans le deuil et le doute. Preuve du gangue qui avait enveloppé la communauté, Aarseth portait toujours le noir, incapable de savoir si c’était le deuil de sa consœur ou celui de son ancienne vie qu’il était en train de porté. Après la cérémonie, il avait tout avoué à Jadie : sa capture, sa disgrâce, même la voix de Tybalt dans son esprit. Il ignorait encore pourquoi il s’était ouvert à cette femme si dure, plutôt qu’à Lyam, son ami d’enfance, ou même à un tout autre Confrère, bien plus compatissant que la Croisée. Néanmoins, blessée par la mort d’une camarade, cette dernière s’était adoucie l’espace d’une soirée et l’avait écouté sans ciller, elle lui avait rappelé la marque au fer rouge qu’elle avait elle-même appliquée sur son épaule : la marque de la Part des Anges.
« Tu as tout perdu : ton statut de soldat, ta gloire, ta place au sein de la société gilnéenne. Mais, malgré cela, il t’est resté quelque chose d’essentiel : ta loyauté. »
« Ma loyauté ? »
« Oui. Te souviens-tu de la sainte maxime gravée sur mon chapelet ? »
« Mon honneur s’appelle loyauté. »
« Exactement. Ton honneur est le nôtre, quoi qu’il arrive, tu resteras un Confrère tant que ta loyauté envers nous te guideras, de la même manière qu’elle a su te guider vers nous lorsque la disgrâce t’a touché. »
Les mots de la jeune femme étaient encore frais dans son esprit, d’autant plus qu’elle était dans le vrai. Lui qui s’était autrefois juré de ne jamais trahir son monarque et sa cité, avait refusé de livrer ses compagnons d’infortune qui, en l’espace de quelques mois, semblaient lui être devenus plus précieux que ceux de sa propre race ! Il ne se sentait pas coupable, ni honteux, il savait juste qu’il avait fait le bon choix.
Le livre entre ses mains semblait lourd, aussi bien par la liasse de feuilles qu’il contenait que par le poids des secrets qu’il renfermait. Il s’assit à même la terre, réconforté par la force que dégageait le Phare balayé par les vents et par le roulement de la mer, à quelques mètres de lui. Le Worgen déglutit une dernière fois, avant d’ouvrir le manuscrit. Sur la première page, il reconnut sans mal l’écriture de Tybalt :
Mémoires des Laëron,
A celui qui lit ces lignes :
Dans cet ouvrage a été répertorié mes méfaits, ainsi que ceux de ma famille. J’espère que la mort me prendra avant que quiconque ne puisse révéler ce que j’ai écrit dans ce livre. J’assume mes erreurs, totalement, car ma lignée, loin de l’image qu’elle a réussie à se forger à Gilnéas, n’est pas un honorable clan de guerriers. Du premier Laëron qui a vu le jour, jusqu’au dernier dont le corps viendra nourrir la terre mère, notre nom est le signe de la déchéance…
Il tourna quelques pages, remarquant quelques dessins et étranges symboles griffonnés, avant d’arriver au premier texte. La main qui l’avait rédigé lui était inconnue, mais la page craquelée et l’encre illisible en disait suffisamment long pour imaginer que l’auteur était mort il y a des décennies :
Encore failli me faire attraper hier. La petite garce a du se rendre à la Garde pour aller moufter que je m’étais montré trop entreprenant la dernière fois, elle a prit peur. Toutes ces catins mériteraient de se faire dévorer de l’intérieur par les rats ! Ca t’aguiche par devant et ensuite ça joue la vierge effarouchée ! Il faut vraiment que j’arrive à tirer quelques pièces, sinon je risque de finir à la rue… le vieux Tomsley est venu me bourrer une nouvelle fois le crâne avec le loyer et il valait mieux pas qu’un Laëron finisse complètement fauché, il fallait bien sauver les apparences. Foutue connerie que la société gilnéenne ! Notre propre Roi préférait se fourrer la tête dans sa propre gerbe plutôt que de reconnaître qu’il nous a tous condamné en faisant confiance à Arugal !
Bill Laëron.
Et cela continuait pendant un chapitre entier. Le « malheureux » Bill narrait sans honte chacune de ses frasques, cela allait du simple cambriolage au meurtre organisé en passant par le racket et l’intimidation. D’un geste agacé, Aarseth sauta de nombreux passages. Il se moquait de ces ancêtres libidineux et voleurs, il voulait voir son frère, savoir ce qu’il lui avait caché pendant si longtemps. Il survola plusieurs pages avant d’enfin retrouver l’écriture élégante et fluide de son aîné :
Père est encore rentré saoul hier. Il avait dilapidé sa dernière paye dans une partie de cartes avec Kingston, tout en sachant qu’il ne pouvait gagner. Mère a été obligée de faire le trottoir pour pouvoir nourrir la famille pour la semaine. Heureusement qu’Aarseth n’est pas au courant, ça le tuerais ! J’ai du faire les basses besognes de la Caserne pour que le Commandant me donne une prime, au moins, ça m’a permis de voir Raya. Elle me demande encore quand est-ce que je pourrais enfin l’épouser
La pauvre… si elle savait que je n’avais même pas de quoi lui offrir une alliance digne de ce nom. Peut-être que je devrais essayer de quitter Gilnéas un jour et tenter de refaire ma vie autrement, essayer de rêver un peu à être autre chose qu’un criminel. Un homme a-t-il besoin de rêves pour vivre ? Y a-t-il réellement une limite entre le vice et la vertu, ou est-ce seulement les pavés qui jalonnent notre voie qui décident de ce que nous serons demain ? J’aurais aimé être aussi naïf que mon frère, un homme qui ne connaît pas la violence du monde est un homme libre, après tout…
***
Raya est enceinte, elle me l’a annoncé hier. J’aurais voulu être heureux, au moins pour elle, mais j’en étais incapable. Une bouche de plus à nourrir. J’espère sincèrement que ce sera une fille et qu’elle ressemblera à sa mère. Ce serait une catastrophe si jamais elle tenait de moi ! Je lui ai laissé de quoi tenir pour un mois tout en lui interdisant formellement de faire le tapin, au moins jusqu’à la naissance de l’enfant. Je préférais encore jouer les assassins plutôt que de voir ma propre femme se faire lever par des poivrots alors qu’elle attendait mon enfant. Un nain est arrivé en ville dernièrement, Dieu seul sait comment il a réussi à convaincre Grisetête à le laisser passer le Mur, mais j’ai entendu dire qu’il vendait des alcools forts et qu’il avait besoin d’homme à tout faire. Je vais aller le voir, lui dire que je suis prêt pour accomplir sa besogne. Bofur. Bofur Burlockson qu’il s’appelle, je crois…
***
Aarseth a été promu Lieutenant, le plus jeune de toute la Caserne. Une fierté pour toute la famille évidemment. Je n’aurais plus à voler et à tuer pendant de longs mois grâce à son salaire et il m’a assuré que je pouvais me servir si jamais j’avais besoin. Voilà qui va nous êtres utile, à Raya et à moi, surtout que l’accouchement approche… et que je ne sais toujours pas quel médecin acceptera à donner naissance à mon enfant. Peut-être que je devrais demander à Bofur s’il pourrait m’aider de ce côté-là. Il est le seul qui puisse quitter Gilnéas légalement, peut-être pourra-t-il trouver un type qui pourra m’aider sans poser de questions...
***
Les Réprouvés sont aux portes de Gilnéas et des Worgens saccagent la ville. Tout par à vau-l’eau ! Les mensonges de Grisetête nous reviennent droit dans la face. Tout le monde est tendu et pas une nuit ne passe sans son lot de malheurs. Je fais tout pour préserver les miens, je le jure sur le peu de fierté qu’il me reste. Je deviens fou… je ne veux pas que Raya devienne l’une de ses bêtes, et encore moins un déchet putride du Fléau ! La protéger, je dois la protéger ! (l’écriture était de plus en plus saccadée et illisible, signe du trouble de l’écrivain) Même… mê…me si… j..e do…is… a… tuer… !
Les pages suivantes étaient vierges et le récit de reprenait que bien après. Le dernier paragraphe écrit de la main de Tybalt datait du jour avant sa mort
Raya est morte.
La douleur est là, persistante. Je n’arrive pas à m’en débarrasser. Je suis une racaille, une véritable enflure et je ne parviens pas à l’admettre. Je n’ai plus rien à offrir à ce monde, il m’a déjà tout prit. J’ai laissé à Bofur toutes mes affaires ainsi que mes économies, en m’excusant de ne pas pouvoir continuer avec lui notre petit business. J’ai pris armure et armes afin de suivre Aarseth. Je sais que lui se battra jusqu’au bout, moi, je n’ai plus la force… Je me jetterais dans la mêlée dans le seul espoir de revoir Raya. Ceci est mon dernier texte dans ce livre, et la seule chose qui me revient en tête avant de mourir, c’est une chanson de poivrot… Putain de déchéance.
Elle était si belle, la bohémienne,
Avec sa longue chevelure noire
Elle était mienne, la bohémienne,
Lorsqu’elle faisait de l’amour son parloir
Elle était radieuse, la bohémienne,
Avec ses yeux plein des rêves oubliés
Elle était mienne, la bohémienne,
Même la Mort ne pourra me l’arracher…
Le livre s’achevait ainsi.
Le lendemain de cet écrit, Tybalt mourrait sous les crocs des Worgens et emportait avec lui secrets et doutes. Sans un bruit, sans une plainte, il avait porté sur ses épaules le poids des secrets, le poids terrible de la souffrance et de la honte.
Les larmes qu’Aarseth avait refoulées durant des jours revinrent à la charge, inondèrent ses yeux, ruisselèrent sur ses joues. Il pleurait à présent, sans retenue, recroquevillé contre les murs du Phare comme un petit garçon.
« Pardon mon frère… Pardon. »
Ses sanglots se mêlèrent au vent violent, emportant avec eux ses derniers espoirs et ses rêves.
Dernière édition par Aarseth Laëron le Mar 27 Mar - 12:20, édité 1 fois
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
[HRP] Bon Dieu, Cookie, continue, continue !
C'est écrit dans la magnificence de la magnificité !
J'attends, encore ; j'exige, encore une suite. [/HRP]
C'est écrit dans la magnificence de la magnificité !
J'attends, encore ; j'exige, encore une suite. [/HRP]
Invité- Invité
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
Malgré le fait que j'ai mal aux yeux avec le contraste, je pense que Rozmie a tort. Ce n'est pas de la magnificence de la magnificité, mais carrément un best seller que nous avons là!
Je demande un nouveau tome sur le champ! Allez hop hop hop!
Je demande un nouveau tome sur le champ! Allez hop hop hop!
Invité- Invité
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
Bon ... Bah franchement ... ça casse pas trois patte à un Canard ... ça en défonce 5 sa mére la *** *** *** ** **** ** **** ** !
Continuez demoiselle, continuez ou je vous pends par le nez !
Continuez demoiselle, continuez ou je vous pends par le nez !
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
Merci à tous pour vos commentaires <3
Voici donc la suite !
Voici donc la suite !
- Spoiler:
- Mémoires des Laëron :
Notre dernière escapade à Fossoyeuse à tourné court. Ainarïel a été blessée et rapatriée d’urgence à Achérus, la voici à présent aussi borgne que moi ! Mais cela n’a pas empêché Jadie de décider qu’une nouvelle expédition punitive s’imposait, bien au contraire. Evidemment, je me suis engagé à la suivre, mon emploi du temps étant suffisamment large à présent pour que j’accepte d’aller risquer ma vie en plein cœur de la cité maudite des Réprouvés. Mais je devais bien honorer ma nouvelle fonction de Grand Confrère que le Baron m’a donné et puis, il fallait bien quelqu’un pour calmer les ardeurs destructrices de Jadie. Elle serait capable de déclarer à elle seule la guerre à Sylvanas !
J’ai également été mis en fonction pour faire tourner le marché d’alcools en Azeroth. Pour cela, je suis associé à l’un de mes Confrères, Mackiavel Stark, il parle peu mais travaille beaucoup. L’argent que nous touchons va, à 80 %, à la Confrérie, nous nous partageons donc équitablement le reste. Même si je suis à présent loin de Gilnéas, je ne peux oublier les paroles du Baron, lorsqu’il m’a avoué ses liens avec mon frère… jamais je n’aurais cru qu’il me dirait la vérité. Il semblait si… si touché, si fragile, que je me suis sentis presque stupide de lui avoir posé des questions. Je crois que j’ai encore bien des choses à apprendre sur mes Confrères.
~¤~
La demeure, nichée dans les collines de la Forêt d’Elwynn, était coquette, bien que petite et éloignée de tout. C’était ici qu’il allait se réfugier, une fois ses devoirs envers la Confrérie accomplis. Il n’avait eu aucun mal à faire abdiquer l’ancien propriétaire de la maisonnette, une fois ce dernier égorgé, et restait donc ainsi à distance des capitales et des diverses rondes effectuées par les gardes d’Hurlevent. Aarseth revenait donc d’un énième rendez-vous avec un vendeur de vins qui désirait ardemment que ses alcools soient mis sur le marché. Peu habitué aux jeux de commerce et à la diplomatie économique, le Worgen avait plusieurs fois manqué de s’impatienter et d’assommer le marchand, avant de finalement réussir à trouver un accord : il avait acheté un caisson de bouteilles, qu’il avait aussitôt escorté jusqu’à leur nouvelle boutique, au Nid-de-l’Aigle. Lui et Mackiavel avaient obtenu des autorités naines un endroit où entreposer leur marchandise et la vendre aux soiffards désireux de goûter aux joies du coma éthylique, et l’établissement présentait désormais une fière pancarte sur laquelle une créature angélique enlaçait de ses ailes le nom de la boutique : La Part des Anges.
Il passait la plupart de son temps là-bas, à mettre en place, avec l’aide indéniable de nombreux Confrères, le marché autour duquel leur bande allait pouvoir s’enrichir grassement sur le dos de l’Alliance. Sans oublier les divers cambriolages et autres meurtres. Outre ses obligations, il poursuivait l’œuvre de ses aïeuls, en écrivant dans le livre noir des Laëron, et tentait tant bien que mal de rendre à sa vie un équilibre qui lui manquait tant. Une fois rentré chez lui, il verrouilla sa porte, déposa armes et armure avant de se laisser tomber dans un fauteuil, désireux de se vider l’esprit et de se reposer au moins une fois dans la semaine. Ce n’est qu’à cet instant qu’il remarqua le papier posé sur la table basse. La serrure n’avait pas été forcée et il était le seul occupant de la maison mais il aurait juré que le billet ne se trouvait pas là à son départ. Il lui suffit de jeter un coup d’œil à l’écriture pour reconnaître la patte du Baron. Pas étonnant qu’il ne se soit rendu compte de rien !
« Aarseth,
L’orphelinat de Hurlevent est un lieu où bon nombre de malheureux bambins, que la Mort à violemment séparé de leurs parents, vivent en attendant leur majorité. Vous savez que je suis un vieil homme au combien protecteur et la directrice me connaît bien pour mes nombreuses actions de charités. Je pense que vous devriez vous y rendre, peut-être y trouverez-vous la réponse à vos questions.
Le Baron. »
Le cœur battant la chamade, il fallut au Worgen plusieurs minutes avant de comprendre que Bofur lui offrait ici la clé de ses recherches. Néanmoins, se rendre à Hurlevent, au vu de son statut de paria, était des plus risqués et il allait devoir ruser pour rentrer dans la capitale sans être vu. Enfilant cape, armure, dagues et bottes, il dissimula son visage derrière une capuche noire et quitta précipitamment sa demeure.
~¤~
L’orphelinat de Hurlevent, situé en plein cœur de la ville, siégeait à quelques pas seulement de l’immense Chapelle de la Lumière où de nombreux Paladins et Prêtres venaient recevoir la bénédiction de leurs supérieurs spirituels. Nul doute que Jadie aurait adoré ce lieu. Tout de noir vêtu, il se sentait presque mal à l’aise face à la bâtisse où se trouvait son propre salut, et celui-là n’avait rien à voir avec une quelconque divinité même si son apparition tenait du miracle. Inspirant une dernière un air à l’étrange saveur âcre, il pénétra dans l’orphelinat, où résonnait les rires et les voix d’une vingtaine d’enfants. Pas un ne se retourna pour faire face à l’inconnu et Aarseth chercha vainement des yeux parmi les fillettes, avant de comprendre qu’il lui était impossible de savoir laquelle de ces petites pouvaient être celle qu’il cherchait. Il n’avait même pas la moindre idée de son prénom ! Avait-elle les cheveux blonds de son père, son sourire, ses manières ? A moins que…
« Je peux vous aider, Monsieur ? »
Le jeune homme sursauta au son de la voix éraillée. Se retournant, il croisa le visage ridé d’une vieille femme qui lui souriait malgré son accoutrement étrange :
« Euh… oui. Bofur Burlockson m’envoie ici, je recherche une petite fille qu’il vous aurait confiée. »
« Ah oui ! Le Baron est un homme charmant, il a fait beaucoup pour cette enfant, je vous conduis à elle. »
La directrice, car se devait être elle, le conduisit à travers l’orphelinat, sans cesser de louer les vertueuses actions du Baron. Néanmoins, le cœur rempli d’appréhension, le Worgen ne l’écoutait guère et il dut lutter contre l’envie de fuir à toutes jambes mais le souvenir brûlant de son aîné disparu et de ses souvenirs pleins de regrets l’enchaînèrent à son destin aussi sûrement qu’une chaine de plomb. La dame le mena jusqu’à une porte en chêne et les quelques secondes qu’elle prit pour l’ouvrir s’écoulèrent avec une frustrante lenteur pour le guerrier :
« Elvyra, tu as de la visite. »
Une fillette, de presque six ans, était assise sur son lit, en train de jouer avec une épée en bois. De longs cheveux d’un noir de jais, semblables aux ailes d’un corbeau, tombaient sur ses épaules, tranchant avec sa peau pâle. Pieds nus, vêtus de fins habits de soie, elle leva vers Aarseth deux yeux d’un vert surprenant, un regard annonçant un printemps vigoureux et magnifique, deux yeux qu’il le ramenait des années en hier.
Les yeux des Laëron.
« Je vous laisse. Le Baron m’ayant certifié que l’on pouvait vous faire confiance, à tout à l’heure. »
Il ne remarqua même pas le départ de la gouvernante, juste qu’il était à présent seul dans la pièce avec la petite. Cette dernière avait posé son jouet à ses côtés et l’observait avec intérêt, les bras enroulés autour de ses genoux.
« T’es un ami de Monsieur le Baron ? »
La voix fluette le ramena à la réalité et le Worgen s’assit sur une chaise, face à l’enfant. Retirant son capuchon, il dévoila son visage aux traits altiers, charismatiques mais dont l’œil droit était manquant, une cicatrice allant du sourcil jusqu’à la joue et que le cache-oeil peinait à dissimuler. Avec ses cheveux courts et son bouc sévère, ses vêtements sombres et ses armes, il espérait ne pas éveiller la crainte chez la fillette, mais cette dernière le regardait sans sourciller, n’attendant que lui qu’une réponse à sa question.
« Oui, je suis un… ami de Bofur. »
« Pourquoi tu viens me voir ? C’est toi le grand monsieur qui me cherche ? Monsieur le Baron m’a dit qu’un guerrier allait venir pour me parler. »
La gorge nouée, Aarseth tenta d’organiser ses pensées. Il lui fallait d’abord rassurer Elvyra, puis lui expliquer la raison de sa venue. La tâche allait être des plus compliquées…
« Bofur a raison, je suis là pour te parler mais, avant, je veux que tu me parle un peu de toi. Tu as un nom ? »
« Je m’appelle Elvyra Dastel, c’est le nom de ma maman. »
« Ah… et cela fait longtemps que tu es ici ? »
« Depuis que je suis toute petite. Je connais que l’orphelinat. »
« Est-ce que Bofur t’a parlé de tes parents, ou de leur famille ? »
« Il m’a juste dit que mon papa travaillait avec lui et que c’était un homme gentil, ma maman aussi était gentille et elle s’occupait bien des gens. Mais, après, il m’a dit que c’était toi qui allait m’en parler. »
Le Worgen hocha la tête. Savoir qu’elle portait le nom de Raya le rassurait, Laëron était un nom condamné à la déchéance et à la violence, il avait apprit à ses dépends. Les yeux rivés dans le regard émeraude de la petite, il sentait son cœur de brute fondre devant le sourire malicieux de la fillette. Elle le fixait avec intérêt, se balançant doucement au rebord de son lit. Prenant une grande inspiration, il poursuivit :
« Je m’appelle Aarseth. Aarseth Laëron, comme ton père. Je suis ton oncle, et c’est moi qui m’occupera de toi à présent. »
« Pourquoi t’es pas venu avant ? »
« Parce que je ne pouvais pas. Je travaille avec Bofur et je ne peux pas t’emmener avec moi car ce serait trop dangereux, mais je viendrais toujours te voir maintenant. Tu es d’accord ? »
Elvyra hocha la tête en signe d’approbation. L’idée d’avoir de la visite semblait la ravir, et elle était visiblement décidée à en apprendre déjà plus sur ce parent inattendu. Du doigt, elle désigna le manche du poignard qu’Aarseth portait à sa ceinture :
« Moi aussi j’en ai un, mais il est en bois. »
« Tu te bats avec des fausses épées ? »
« Oui, mais les garçons ne veulent pas jouer avec moi parce que je suis une fille, et les autres filles, elles ne veulent pas jouer non plus parce qu’elles préfèrent coudre.
« Et bien, je jouerais avec toi si tu veux, je pourrais t’apprendre plein de choses. » promit-il en souriant.
« D’accord mais tu tricheras pas ! »
Aarseth éclata de rire devant le minois enjoué de sa nièce et quitta son siège. Malgré la joie surprenante de ces retrouvailles, il ne pouvait se permettre de rester trop longtemps à Hurlevent. Il posa une main sur l’épaule de l’enfant et plongea son regard dans le sien.
« Je vais devoir y aller, mais je reviendrais bientôt, d’accord ? »
Il attendit que la petite acquiesce avant de la laisser seule dans sa chambre, non sans un dernier regard et il sortit de l’orphelinat après avoir salué la directrice. Tout en rabaissant son capuchon pour dissimuler son visage, il leva les yeux vers la Chapelle dont les murs blancs étaient caressés par le soleil. Il n’avait jamais cru aux principes de la Lumière Sacrée, mais il savait à présent que lui aussi pouvait avoir foi en une lumière. Celle qu’il avait brillée dans les yeux d’Elvyra.
Dernière édition par Aarseth Laëron le Mar 27 Mar - 12:21, édité 2 fois
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
[HRP] Toujours aussi bien !
Par-contre :
Par-contre :
Je suppose que c'est une erreur x). [/HRP]La voix fluette le ramena à la réalité et le Worgen s
La voix fluette le ramena à la réalité et le Worgen s’assit sur une chaise, face à l’enfant.
Invité- Invité
Re: Le Renégat [Suite BG Aarseth]
Wamagad, un mini cookie! Plus sérieusement, ton histoire est toujours aussi bien. Continues ainsi
Invité- Invité
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