Au nom de notre Cité [BG Aarseth]
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Au nom de notre Cité [BG Aarseth]
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Un hurlement de loup, long et lancinant, résonna dans la nuit noire.
Le petit garçon se releva brusquement sur son lit, ruisselant de sueur. Paniqué, il scruta sa chambre des yeux, à la recherche de la bête qui l’avait subitement tiré de son sommeil mais ne vit rien d’autre que le corps de son frère aîné, endormi non loin de lui. L’enfant quitta sa couche sans un bruit et saisit l’épée de bois posée contre le mur, bien décidé à en découdre avec le monstre qui osait le perturber. Ce ne fut que lorsque la lune ronde éclaira le mur de Grisetête qu’il comprit.
L’animal ne passerait jamais ces lourdes portes, rien ni personne ne pouvait venir attaquer Gilnéas. Ce rempart imposant était le symbole même de leur force. Rassuré par l’ombre imposante, l’enfant reposa son jouet et s’allongea sur son lit, persuadé que sa nuit ne sera jamais plus perturbée par une menace inexistante.
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Gilnéas avait toujours été ma patrie.
J’y ais vécu toute ma jeunesse, je suis né près du mur Grisetête et je croyais sincèrement que je mourrais sur ces remparts solides qui incarnaient pour moi les limites du monde connu. Je suis le descendant d’une longue lignée de guerriers gilnéens qui ont combattu au nom de notre Roi et de notre Cité, aussi le nom des Laëron était signe d’honneur et de fierté, malgré la pauvreté dans laquelle nous vivions. Mais notre nom était également l’image même de la folie dans laquelle l’obstination de Genn Grisetête nous avait enfermés.
Mon nom est Aarseth Laëron.
Notre famille, ancienne gloire de Gilnéas, avait sombrée dans la pauvreté après la Seconde Guerre, tant la fortune familiale avait été dilapidée en armes et en fortifications pour notre cité. Aussi ai-je grandis dans un vieux manoir qui tombait en ruines et, à l’aube de mes dix ans, mon père décida de m’envoyer me former auprès de la Garde de Gilnéas. Mon frère aîné, Tybalt, y faisait déjà ses classes et l’idée de pouvoir enfin faire honneur à ma lignée me poussa à me surpasser lors des entraînements. Si je n’étais pas le meilleur de la caserne, mon acharnement au travail me valait toujours les compliments de mes supérieurs qui voyaient en moi un soldat aussi teigneux que fougueux. Et c’est pour cela qu’ils me mirent en première ligne lorsque les Réprouvés vinrent se rassembler au pied du Mur Grisetête.
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Le jeune homme, lame brandit au dessus de sa tête, abat violemment son épée sur l’immonde cadavre animé qui lui faisait face. Le squelette grotesque s’effondra dans un cliquetis d’os alors qu’un second mort-vivante s’élançait contre le gilnéen. Le combat faisait rage au pied même du Mur Grisetête, les humains affrontaient la Horde infâme des Réprouvés et une multitude de corps jonchaient déjà le sol. Une pluie battante venait rythmée la bataille tel un tambour infernal tandis que rien ne semblait pouvoir arrêter la marée des Deux-fois Nés mais jamais le désespoir n’effleurait les défenseurs de Gilnéas, sûrs de leur force, tandis que le Prince Liam Grisetête hurlait ses ordres tout en abattant les ennemis qui se dressaient face à lui. Enhardi par le charisme du jeune héritier, Ulrich Laëron redouble d’ardeur et frappe sans relâche, désireux de prouver à son monarque que sa lame est irréductible.
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Cette bataille face aux Réprouvés marqua un premier tournant de mon existence. Tout d’abord, je devins une figure parmi les militaires de la ville tant mon attitude devant les remparts avait impressionnée, et le Roi lui-même me reçut pour me féliciter. C’était là le début d’une gloire certaine qui redorait le blason de ma famille, une chose que j’avais toujours rêvée et les miens retrouvaient ainsi fortune et honneur. De plus, je pouvais à présent vivre cette vie de château et de mondanités dont rêvent tous ceux qui ont grandis dans la pauvreté. J’étais à présent une personnalité dont on recherchait la compagnie et j’étais de toutes les grandes soirées de Gilnéas mais je n’oubliais pas mon travail pour autant. Promu Lieutenant, je dirigeais une patrouille dans laquelle se trouvait Tybalt, mon frère aîné, mais aucune jalousie ou rivalité ne se faisait sentir entre nous. Nous étions de véritables frères : le bonheur de l’un faisait celui de l’autre. Mes parents me portaient également en triomphe et j’aurais pu profiter de ce succès des années encore.
Mais le destin ne m’en a pas laisser le temps.
Une multitude de meurtres eurent lieu à Gilnéas. Des meurtres bestiaux, réalisés par des bêtes sauvages que personne ne parvenait à identifier. Mon groupe mena l’enquête mais aucune de nos investigations n’apportait de résultat et force était de constater que cette nouvelle menace était bien plus grande que nous ne l’avions escompter. Ce ne fut que lorsqu’une véritable meute de Worgen attaqua Gilnéas que nous comprîmes le danger qui était en train de s’abattre sur nous. La violence de l’attaque conduisit à une véritable guerre qui allait sonner le glas de Gilnéas. Car nous n’affrontions pas uniquement nos vieux démons, nous faisions également face au bouleversement même d’Azeroth.
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La terre continuait de trembler, des maisons s’effondraient et des vagues démesurées venaient engloutir les habitants qui n’avaient pas su se mettre à l’abri. Et ceux qui parvenaient à échapper aux fureurs de la nature venaient mourir sur les griffes des Worgens. Depuis le début de la nuit, les Gilnéens repoussaient les assauts des créatures mais ils revenaient toujours à la charge, de plus en plus nombreux et enragés. La Garde de Gilnéas, dépassée, devait faire face à des pertes importantes et l’évacuation des civils avait été demandée. Ulrich Laëron, jeune lieutenant, avait prit en charge la première vague de réfugiés afin de les mener en lieu sûr, mais une horde entière de loups les attaqua en chemin. Epée au poing, le guerrier avait lancé l’assaut sur la meute, inconscient que ce combat allait sceller sa propre destinée.
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Comme une grande majorité de Gilnéens, je fus touché par la malédiction.
Je crois que peu de gens peuvent comprendre ce contre quoi ont lutté les Gilnéens : sans le savoir, nous ne combattions pas seulement les démons de nos ancêtres, mais aussi les nôtres, ceux que nous avons ignoré et qui étaient à l’origine de notre exil. Mon frère, avec qui j’avais combattu les Worgens, est mort au combat, tandis que mes parents sont tombés en même temps de Gilnéas. Seul et dépassé par ma métamorphose, je pus néanmoins aider mon peuple au mieux ainsi, lorsque nous fûmes à l’abri sur les terres des Elfes de la Nuit, notre Roi Genn Grisetête me donna le titre de Protecteur de Gilnéas et m’ordonna de parcourir les terres d’Azeroth afin de venir en aide à l’Alliance.
Alors pourquoi rejoindre une communauté de criminels ?
Moi, soldat exemplaire et loyal guerrier au service de son monarque, j’avais accepté de me mettre au service de bandits qui pillaient l’Alliance elle-même. Au fil de mes quêtes en Azeroth, je me suis éloigné de mon peuple et, si je restais un Gilnéen dans l’âme, je peinais de plus en plus à accepter les choix de Grisetête qui nous avaient séparé du monde incroyable que je découvrais chaque jour un peu plus. De plus, je ne pouvais supporter de rester dans ce cocon de discipline qui avait été le mien durant des années. J’étais un guerrier et, s’il me fallait offrir ma lame pour des tâches ingrates et déshonorantes, j’étais prêt à le faire si cela me permettait de donner aux miens la place qui – sans les choix douteux de notre monarque – aurait du être la leur au sein de l’Alliance.
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